Une journée avec les jeunes du centre d’insertion et d’aide par le travail de Salé (CIAT)

Une journée avec les jeunes du centre d’insertion et d’aide par le travail de Salé (CIAT)

Le centre  d’insertion et d’aide par le travail de Salé, le CIAT accueille 41 jeunes femmes et jeunes hommes de retard mental. différents ateliers leurs permettent de retrouver un rythme de travail et des relations sociales. Ces jeunes exercent une activité professionnelle qualifiante pour devenir acteur actif dans la société. Reportage

 

A l’atelier de production Boulangerie et Pâtisserie, quatre jeunes ont la main à la pâte. Hassan roule la pâte sous la main afin de la rendre lisse; Loubna amincit  la pâte feuilletée avec un rouleau;Hiba s’applique à faire une incision légère avec la pointe d’un coupe-pâte sur des baguettes prêtes à être enfournées;quant à Mohamed il surveille avec attention le four où cuisent lentement ses viennoiseries. Avec un sourire il nous informe « Ce sont les premiers croissants que je prépare tout seul .Je vais bientôt les faire sortir. Ils termineront leur cuisson dehors et prendront une belle couleur dorée. »
Encadrés et suivis dans chacun de leur mouvement, sous l’oeil vigilant de trois moniteurs, plus tard dans la journée, nous mangerons ce pain croustillant et ce repas  délicieux, préparé patiemment par ces jeunes et par les produits du terroir made in CIAT .

Tous ces jeunes ont intégré les locaux du CIAT sur la base d’une sélection opérée sur des critères précis. « Nos bénéficiaires doivent être âgés de 20 et plus, ils doivent avoir la validation de la formation professionnelle qualifiante du Centre Mohamed VI des Handicapés, ainsi que les les aptitudes physiques liés au métier choisi  » , explique Dr Khalid Benhassan, directeur du CNMH centre national mohamed VI. « Ils exercent une activité parmi celles proposées par le CIAT et perçoivent en contrepartie un salaire ainsi que des droits sociaux de la mutuelle et de la retraite  » .
Au centre, le travail des usagers est protégé par un contrat de travail liant le jeune en situation de handicap, ses parents ou tuteurs et le CIAT. «  Si l’on souhaite vraiment que nos usagers s’insèrent dans la société, il faut que nos structures soient déjà des lieux de citoyenneté », insiste le directeur.
Par ailleurs, les usagers bénéficient d’un suivi médico-social personnalisé permanent et des activités de soutien, « Si un usager va mal, le psychiatre de la structure se met en liaison avec le médecin ou l’équipe soignante qui le suit afin qu’il bénéficie d’une aide rapide »,  ajoute Dr Khalid Benhassan.

 CIAT Sale

Ateliers professionnels

Piloté par le Centre National Mohamed VI des Handicapés, CNMH, filiale de la fondation Mohamed V pour la Solidarité, le CIAT s’inscrit dans la droite logique des actions et programmes mis en oeuvres par la Fondation.  » Ce centre est la première structure marocaine à offrir un cadre de travail social aux jeunes en situation  de handicap mental, dans le but de leur permettre l’accès à une insertion et à une autonomie sociale appropriée« , précise ajoute Khalid Benhassan, directeur du CNMH.L’ intégration socioprofessionnelle des jeunes bénéficiaires suit une démarche progressive. En premier lieu, les jeunes reçoivent une formation au sein du CNMH, aux métiers d’agriculture, de jardinage, d ‘arts culinaires, de poterie. Vient ensuite  l’intégration de ces jeunes à l’emploi au CIAT, et enfin l’insertion en milieu de travail ordinaire. Si le CIAT doit favoriser l’insertion en milieu de travail ordinaire, il doit aussi respecter le cheminement de chacun. Un suivi, accompagnement et maintien de l’emploi est prévu dans le cursus de ces jeunes.

Selon leur qualification, les jeunes travailleurs sont affectés à l’une des six unités de production mises en place dans le centre. Celles- ci couvrent la production en agriculture bio, l’élevage de poulet bio fermier, le jardinage et pépinière, les services de restauration et de boulangerie-pâtisserie ainsi qu’un atelier de montage de chaises roulantes pour les handicapés à handicap physique.
L’activité professionnelle et sociale de chaque atelier est supervisée par un personnel qualifié. Ils sont en effet encadrés et accompagnés au quotidien par des éducateurs spécialisés, des techniciens, une assistante sociale ou encore un infirmier. « Le travail donne à ces personnes des points de repères, elles se sentent à nouveau exister, utiles, se stabilisent, font des rencontres« ,  nous explique Brahim, technicien de formation  qui a rejoint récemment l’atelier montage de chaises roulantes.
« Tous les produits conçus  seront mis en vente au sein même du CIAT dans des espaces  dédiés à cet effet et ouverts aux visiteurs. Ces derniers pourront ainsi accéder à un restaurant ainsi qu’à des magasins de vente de paniers bio, de plantes, de poulets fermiers ou encore de produits du terroir » nous indique Sanae Darfigui,  directrice de la communication du centre.
A noter que le grand public aura également la possibilité de visiter l’espace ,ferme, un lieu «pédagogique» destiné principalement aux enfants et aux écoliers.

Toujours dans le souci d’intégration, plusieurs heures de soutien sont consacrées à ces jeune en situation de handicap mental et se font en parallèle  avec la formation  Ainsi des activités à caractère médical, psychiatrique, thérapeutique , sportif, culturel sont un plus pour faciliter l’insertion de ces jeunes dans le monde du travail.

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