Sages-femmes, une journée pour ces donneuses de vie (Interview)

Sages-femmes, une journée pour ces donneuses de vie (Interview)

Le 5 mai, journée internationale des sages-femmes est une journée très spéciale pour l’association marocaine des sages-femmes. A  Rabat, à travers  leur bureau national et  aussi dans tous les bureaux régionaux, chaque année, les sages-femmes se réunissent et organisent une journée d’étude académique et scientifique, des conférences et des hommages rendus à ces donneuses de vie. Imane Basri est sage-femme, elle est fascinée par ce métier qu’elle a choisi et dont elle nous parle  avec patience et dévouement.

Parlez-nous d’une de vos journées-types ?

Imane Basri : Je suis sage-femme de garde et majore au « service Mère-enfant »  à la maternité au centre hospitalier provincial  de la région Assa-zag. Après la garde de nuit, je commence ma mission qui consiste à superviser le service et répondre aux besoins des sages-femmes en matière d’équipements, dotation et fiches etc. J’assure aussi le suivi médical des grossesses des mes patientes. Toujours dans l’exercice de l’ensemble de mon activité professionnelle, je collabore avec l’administration de l’hôpital et avec la délégation de santé. Le reste de la journée, je  la consacre à  mes études universitaires. Actuellement, je suis étudiante en 1ère année droit français à l’université Mohammed 1 à Oujda.

 

Selon vous, ce métier est-il difficile, fascinant ?

Imane Basri : Les deux à la fois. Être sage-femme, c’est être aux commandes de la salle d’accouchement. Je me considère ainsi que toutes mes con-soeurs comme un ange gardien du couple mère-enfant. Une sorte d’hôtesse d’accueil qui doit toujours garder son sourire, donner son soutien avec responsabilité, engagement et professionnalisme. Nous n’avons pas droit à l’erreur puisque des vies sont entre nos mains. On essaye de faire tout notre possible pour que le travail d’accouchement se passe bien. Et certainement que je suis contente et satisfaite quand la mère et son nouveau-né se portent bien et sont en bonne santé.

Ce métier a-t-il un avenir au Maroc ?

Imane Basri : Les tâches et les charges au travail sont le problème le plus courant dans notre métier. Aussi au niveau de notre reconnaissance en tant que S, il y a cette absence d’un Statut qui définit les actes et protège la sage-femme, sans oublier le stress à la salle d’accouchement surtout si un accouchement dystocique s’annonce alors qu’il y a absence du gynécologue ce qui est malheureusement le cas dans plupart de temps.
Il faut le dire, ici au Maroc, ce travail noble de la sage-femme n’a jamais été  valorisé ni par le ministère de tutelle encore moins  par notre société qui n’a absolument aucune idée du travail remarquable de ces femmes qui sont donneuses de vie en quelque sorte. Je pense qu’avec le système LMD, License-Master-doctorat qui est en train de s’installer, la sage-femme pourra poursuivre ses études pour avoir un doctorat et améliorer ses conditions de vie professionnelle et personnelle.

 

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