Ahmed Naji, écrivain égyptien de 30 ans, vient de voir sa peine de prison de 2 ans confirmée par la cour de cassation de son pays. Son crime ? Avoir décrit une scène sexuelle dans l’un des chapitres de son roman.
Ahmed Naji, écrivain égyptien de 30, avait écrit en 2014 un roman sur « l’Usage de la vie », racontant les frustrations sexuelles de la jeunesse cairote. Le livre avait été publié sous forme de feuilleton dans la revue littéraire cairote Akhbar al-Adab.
L’affaire aurait pu s’arrêter là. Mais, un homme, âgé de 65 ans, a porté plainte contre l’auteur et le rédacteur en chef de la revue car ce livre aurait blessé son « sens moral ». L’objet du litige est un certain chapitre 6 dans lequel le personnage du roman décrit une scène de cunnilingus: « J’effleure le tissu léger de sa culotte d’un baiser de papillon, puis je la lui retire. Je plonge ma langue dans son sexe ». La lecture de ce paragraphe aurait provoqué des palpitations cardiaques chez l’homme ayant failli le conduire à la mort.
Après un premier jugement en février 2014 pour atteinte à la pudeur et une condamnation à 2 ans de prison ferme, l’auteur qui croupit en prison depuis lors voit son appel rejeté par la cour de cassation. Le rédacteur en chef d’Akhbar Al-Adab, Tarek Al-Taher, a également écopé d’une amende de 10.000 livres égyptiennes.