La première génération des Marocains du monde mérite qu’on se souvienne d’elle. Ce mardi 4 avril 2017 à la BNRM, le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger a rendu hommage aux pionniers de la migration marocaine par la présentation d’un film-documentaire, d’un livre et d’une exposition-photos.
L’exposition et la présentation du livre, « Histoire des Marocains aux Pays-Bas : présence & mémoire », en la présence du photographe Robert de Hartogh et l’avant-première du film documentaire « Anâaq ! » avec l’équipe du film et l’Association Hiwaar aux Pays-Bas et Sharpeye production. « Histoire des Marocains aux Pays-Bas, présence & mémoire», nous plonge dans le vécu des Marocains de la Hollande. Au-delà de l’évolution de cette présence qui remonte à la fin du 16ème et début du 17ème siècle, le livre et l’exposition conçue autour des grandes phases historiques de cette migration, relatent à chaque étape, la complexité de cette présence. Des histoires humaines, des archives, photos inédites et des récits de vie, illustrent le processus de l’installation et de l’enracinement des Marocains aux Pays-Bas.
L’histoire de l’immigration marocaine n’est plus l’histoire des seuls citoyens d’origine marocaine, mais elle est aujourd’hui une partie intégrante de l’histoire des Pays-Bas et du Maroc. Comprendre ces phases permet de relire différemment cette réalité, ou l’humain est au centre de cette histoire. Une invitation aux questionnements sur l’Autre, aux temps actuels.
Non à l’oubli !
Anâaq ! qui signifie en langue amazighe l’exil ou la migration, est un film-documentaire qui raconte en deux parties les débuts de la migration marocaine. A travers des témoignages et histoires vécues. « Mohammed, je crois qu’il est temps que tu partes toi aussi à l’est (Algérie) ». Ces mots ont changé la vie de Mohammed Dirari, qui avait à peine 15 ans lorsque son père l’a envoyé en 1930 en Algérie, pour subvenir aux besoins de sa famille. L’histoire de Mohammed est celle des milliers de Rifains qui traversaient chaque année les frontières maroco-algériennes, pour travailler dans les fermes agricoles des colons français. »
La première partie du documentaire aborde la première vague de cette migration vers l’Algérie française ou plusieurs familles marocaines particulièrement du Rif s’y sont installées. Une migration qui connaitra un tournant décisif quand les autorités algériennes vont abusivement expulser 45.000 Marocains, en 1975 au lendemain de la marche verte, en réponse à la récupération du Maroc de son Sahara. Une tragédie pour les familles marocaines. La deuxième partie évoque la deuxième phase de cette migration, cette fois-ci vers l’Europe ».
Anâaq ! raconte cette partie oubliée de l’histoire. C’est un film qui rend hommage aux pionniers de l’immigration et contribue à la préservation de leur mémoire, une étape importante dans l’histoire contemporaine du Maroc. Une reconnaissance à la contribution de cette génération de bâtisseurs d’ici et d’ailleurs dans le développement de leur région et de leur pays d’origine et d’accueil. Réalisé par Mohamed Bouzia, Kacem Achehboun, Anâaq est produit par l’Association Hiwaar aux Pays-Bas et Sharpeye production, 64 min, en amazigh traduit à l’arabe.