5 regards interrogent l’Exil

5 regards interrogent l’Exil

La galerie Bab Rouah de Rabat accueille du 2 jusqu’au 21 mars, le projet d’exposition Exils dirigé par Nadia Sabri, directrice du projet et commissaire de l’exposition. Cinq artistes Mustapha Akrim, Zineb Andress Arraki, Joseph Ginestar, Myriam Tangi et Ulrike Weiss sont invités à produire des oeuvres autour de l’exil en tant qu’élan fondateur de la pensée et de l’action humaine.

Désiré ou contraint, l’exil pourrait-il être aussi un des fondements de la création artistique ? Quelles sont les perspectives de l’exil ? Quels sont ses points de vue ?

Des mots et des images comme frontière, limites, labyrinthe, objet d’exil, territoires d’exils et histoire visuelle des exilés sont investis le temps d’une expérience artistique par les artistes invités à prendre part à l’exposition Exils. Ces cinq artistes du Maroc ,de France , d’Espagne et d’Allemagne,ont questionné la complexité de l’état d’exil,et ce par le biais dé plusieurs médiums :photographies, installations, vidéos.

Nadia Sabri, initiatrice du projet et commissaire de l’exposition nous confie que «  Exil a été pour moi, à travers les échanges avec les artistes que j’ai invité, le projet de mise en process de plusieurs approches et points de vue ; la révélation, le temps de plusieurs expériences artistiques des réminiscences et des résonances de ce mot hautement poétique lorsqu’il est au pluriel ».Et d ajouter « Car au-delà de leur aspect hautement incisif, violent et banalisé par la force des choses, les Exils restent cette expérience humaine atemporelle et structurelle qui nous rappelle avec force qu’il revient à l’homme incessamment de s’inventer et de se façonner au-delà ou grâce au déracinement. »

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Dans son installation Sous les cendres autour de la mémoire visuelle des exilés et notamment à travers les objets qu’ils transportent dans leurs bagages, cadres, photos, clés, Mustapha Akrim  lauréat de l’Institut des Beaux –Arts de Tétouan explore les différentes facettes de cette mémoire visuelle qui façonne la mémoire collective. Il réalise à même le mur, un panneau d’étagères supportant plusieurs objets réalisés en béton mais qui étonnamment rappellent la technique de la grisaille.

Zineb Andress Arraki, native de Casablanca, à travers sa série de photos Restless in Rest, qu’elle réalise  dans l’un des quartiers de sa ville, jette un regard puissamment critique sur les projets structurants de la ville et leur impact sur le paysage et sur une population qui peut se retrouver exilée chez elle.

L’exil pour Joseph Ginestar de l’Espagne évoque plusieurs significations liées à son parcours de vie.Il met un ensemble d’installations :La Casa autour de la maison que nous transportons en nous-même et qu’on restitue avec la propre histoire de chaque lieu qu’on visite. El Decret est une installation-hommage aux population mauresque contraintes de s’exiler en 1609. L’Energio est un travail qui interroge l’exil spirituel, celui des mystiques de l islam.

Un autre regard sur l’exil intérieur et la question de la place qu’occupent les femmes dans la synagogue, est celui de Meriem Tangi qui expose une sélection de photos de la série Mehitza, ce que femme voit. Chez Meriem qui est née ,vit et travaille en France, l’élément séparateur, le plus souvent un voile tient ces femmes à  distance du centre et du rituel.

Dans l’installation Disparaître, Apparaître, l’artiste Ulrike Weiss qui nous vient de Francfort, plonge dans la mémoire visuelle de l’exode des juifs marocains dans les années 60 qui a connu le départ et la disparition d’un savoir manuel féminin. En s’inspirant de certains objets dont on trouve les témoignages au Musée du Judaïsme de Paris et au Musée du Judaïsme Marocain à Casablanca, vêtements, bijoux, objets de la vie quotidienne attribués aux femmes, l’artiste intervient sur les photographies de ces femmes. Une vidéo accompagne l’installation dans laquelle Ulrike pose son regard sur un autre exil douloureux qui marque l’actualité en Allemagne, celui des réfugiés syriens.

 

 

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