Femme et politique, le combat continue !

La participation des femmes à la vie politique n’est pas chose aisée. Et si la représentation féminine n’a cessé de progresser depuis, la stagnation, voire le recul, menace. Du moins si l’on s’en tient aux témoignages  apportés par les femmes engagées en politique et en actions citoyennes qui ont participé à la conférence internationale « Afrique-Europe : Regards croisés sur la représentation politique des femmes », organisée par Jossour-FFM et la Fondation Friedrich Ebert Stiftung à Rabat le 14 et 15 septembre.

 

La participation à la vie politique des femmes est un droit garanti par plusieurs conventions nationales et internationales. « Certes, celle-ci a connu, cette dernière décennie, une amélioration significative, sous l’impulsion d’une société civile des plus engagées du monde arabo-musulman. Mais, force est de constater que les sphères du pouvoir et les champs décisionnels s’obstinent à s’ouvrir équitablement aux femmes et que les défis restent nombreux au point de semer des inquiétudes sur les acquis durement obtenus »..

Les participantes  à la conférence venues de l’Algérie, du Cameroun, du Niger, de la Tunisie, de la France, de l’Espagne, de l’Allemagne, de la Belgique et du Maroc pays hôte ont abordé : Les grandes caractéristiques de l’action des femmes en politique et mouvement féministe à travers les âges avec données sociologiques, statistiques et présentations de modèle de femmes politiques en Europe et en Afrique. Comment lutter pour une meilleure représentation des femmes en politique et lutter contre les discriminations et quels outils et politiques une collectivité peut-elle mettre en place pour atteindre ces objectifs? Comment rester femme et se faire entendre dans un univers d’hommes ? Comment garder son authenticité et défendre ses valeurs ?

Statistiques et chiffres à l’appui, chaque intervenante a dressé l’état des lieux de la représentation politique des femmes de son pays.

Constat unanime, les femmes africaines restent non seulement sous-représentées dans les assemblées parlementaires mais aussi dans le processus de prise de décision et de gestion de la chose publique à tous les postes de décisions, et à tous les niveaux.

 femmes et politique 1

« Nous en avons assez de mots, laissez-nous voir des actions »

Ce n’est certainement pas le militantisme, ni l’engagement et encore moins le désir qui manquent à toutes les femmes qui se présentent aux élections mais toutes les panélistes s’entendent sur une chose. « Le manque de fonds comme un des facteurs les plus dissuasifs en politique. Non seulement nous devons  nous battre pour récolter l’argent dont on a  besoin pour mener notre campagne, mais nous ne recevons  souvent que peu ou pas d’aide financière de notre parti ». 

Sans argent et sans aide, il est difficile de se lancer dans une campagne électorale. Cependant des solutions ont fusé de partout telles que «travailler et créer des réseaux de récolte de fonds, ; lever des fonds au sein du parti pour soutenir les candidates ; accorder des subventions aux candidates ; encourager les partis à aborder la question de la participation politique des femmes ; allouer des fonds à la formation et offrir une formation aux candidates  dans le domaines comme la récolte des fonds, la formulation des messages , le travail avec les médias et la communication avec les électeurs ».

Les hommes, partenaires essentiels

Dans plusieurs pays africains, des dispositions juridiques et institutionnelles ont été prises dans l’objectif de promouvoir la condition de la femme au sein de la société, dans la perspective de parvenir à l’égalité homme-femme dans les droits et les devoirs. Au Maroc, par exemple, la Constitution de 2011, en tant que loi suprême du pays, a conféré une place de choix à la participation de la femme dans la vie politique, eu égard à son rôle de levier pour la démocratie, à travers la mise en place de principes, de mécanismes et d’instances à même de réaliser le principe de parité et de permettre aux hommes et femmes de jouir, sur le même pied d’égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental « et aussi à travers la promotion de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes dans l’accès aux fonctions électorales ». Cependant Il est indispensable d’impliquer les hommes pour toute action visant à encourager la participation politique des femmes ou à faire progresser l’égalité des sexes en général. « Ceux-ci sont des partenaires essentiels pour obtenir des changements durables », recommandent les hôtes  de Jossour et de la Fondation, participantes de la rencontre Afrique-Europe : Regards croisés, la représentation politique des femmes.

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous Article

Le groupe Acrobatique de Tanger fait sa Halka

Next Article

10 superaliments santé qui font du bien

Related Posts