Affaire Latefa : le tribunal acquitte son employeuse

Affaire Latefa : le tribunal acquitte son employeuse

Aussi inattendu qu’imprévisible, le jugement dans l’affaire de Latefa, la jeune domestique, violentée et brûlée au 3ème degré, est tombé. Le tribunal vient en effet de blanchir sa patronne en détention depuis le déclenchement de l’affaire et de rejeter la demande d’indemnisation.

 

Souvenez-vous-en. En janvier 2018, l’affaire Latefa avait choqué tous ceux qui avaient vu ces photos de torture, ses plaies ouvertes et ses brûlures profondes. La jeune femme, âgée de 22 ans, avait subi les tortures les plus infâmes de la part de son employeuse. Cette dernière avait été arrêté quand l’affaire avait éclaté au grand jour. Six mois après les faits, et en dépit de l’incarcération de l’accusée tout au long de l’instruction de l’affaire, cette dernière vient d’être acquittée par le tribunal. Aucune indemnité de dédommagement ne sera par ailleurs versée à la victime; le tribunal s’étant déclaré incompétent en la matière.
Originaire de Zagora, Latefa avait été torturée pendant des mois par sa patronne. Son état s’étant empiré, elle avait été admise le 13 janvier dernier en soins intensifs à la Clinique Internationale de Casablanca. Des greffes de peau et de longs soins ont été nécessaires pour venir à bout de ses infections. Mais si les médecins ont pu réparer un tant soit peut les blessures physiques, les blessures mentales et physiques sont toujours à vifs surtout après le verdict innocentant la tortionnaire présumée de la jeune domestique.
L’association Insaf qui avait pris sous son aile Latefa au lendemain de son agression aurait espéré que la loi n° 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains soit prise en compte lors du jugement. Dans cette législation, le “travail forcé, sous la menace de mort, (…) de torture” est puni de 10 à 20 ans de prison et d’une amende de 100 000 à 1 000 000 DH. Malheureusement, il n’en a été rien. L’appel de ce jugement par l’avocate de la plaignante rendra-t-il enfin justice à la victime ? Nous osons l’espérer.

 

 

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