Afrique-Europe : Regards croisés sur la représentativité politique des femmes

Afrique-Europe : Regards croisés sur la représentativité politique des femmes

Au Maroc, bien que le droit fondamental des femmes et des hommes à participer à la vie politique soit reconnu, dans la pratique, le fossé existe toujours. Pourquoi une meilleure représentation politique des femmes peine toujours à émerger?

 

Elles sont plus d’une cinquantaine de participantes engagées en politique et en actions citoyennes à avoir répondu à l’appel de Jossour-FFM et de la Fondation Friedricht Ebert Stiftung, qui organisent conjointement une conférence internationale « Afrique-Europe : Regards croisés sur la représentation politique des femmes », tenue à Rabat les 14 et 15 septembre.

Réunies pour croiser leurs expériences et leurs parcours africains et européens, ces femmes militantes et féministes des droits de la femme, actrices de la société civile  de l’Algérie, du Cameroun, du Niger, de la Tunisie, de la France, de l’Espagne, de l’Allemagne, de la Belgique et du Maroc vont débattre, échanger et communiquer afin de dégager de nouvelles perspectives soucieuses d’une représentation équitable des femmes et des hommes dans toutes les sphères de décisions et à tous les niveaux.

Que s’est-il passé? Qu’est-ce qui ne va pas?

Deux questions auxquelles va répondre l’étude initiée par Jossour-FFM en partenariat avec la Fondation Friedricht Ebert Stiftung en février dernier  sur « l’évaluation des mécanismes de promotion de la représentation politique des femmes au Maroc. L’étude sur l’évaluation des mécanismes de promotion de la représentation politique des femmes au Maroc a fait le choix d’une démarche participative à l’écoute des acteurs concerné(e)s pour mieux appréhender et analyser les mesures mises en œuvre en faveur des femmes  lors des élections communales et régionales, des élections de la Chambre des conseillers de 2015 ainsi que les élections législatives de 2016 » notent les organisateurs.

Les mauvais chiffres persistent en dépit  d’une forte mobilisation, de sensibilisation et de tentatives d’éliminer la discrimination et de donner plus de responsabilité aux femmes. Ainsi, malgré la Constitution de Juillet 2011 qui consacre l’égalité et la parité femme-homme, dans son article 19 et la mise en œuvre de multiples mécanismes institutionnels et juridiques de promotion de la représentation politique des femmes, la représentation politique des femmes ne reflète pas l’effectivité des droits que leur confère pourtant la Constitution. Seules 81 femmes siègent à la Chambre des représentants, soit 4% de plus qu’en 2011. Seules 13 femmes sur 120 membres siègent à la Chambre des conseillers, ce qui porte le taux de 2,22% sur la période 2009-2015 à 10,83%.en 2017, une progression biaisée par le nombre de sièges réduit en 2015 de 270 à 120 en application de la Constitution. La représentation politique des femmes ne reflète pas l’effectivité des droits que leur confère pourtant la Constitution.

 

JOSSOUR representatation

Axe Rabat/Tanger/Rabat

 

Pour rappel, deux tables rondes régionales se sont tenues à Rabat le 02 et 03 Mars 2017 et Tanger le 20 et 21 Avril 2017, pour débattre, sans langue de bois,  de la question de la participation politique des femmes à travers plusieurs facteurs dont : le système électoral, les partis politiques, les syndicats, les ONG, les mesures de discrimination positives (quotas et listes nationales), lois organiques. Ces deux rencontres ont permis aux participant(e) s, personnalités, élues, universitaires et militantes de pointer du doigt à travers leurs expériences personnelles les obstacles politiques, juridiques, économiques et sociaux à l’engagement et la représentation politique des femmes et de proposer des mesures pour les dépasser et conférer ainsi plus de représentativité aux organes élus, les femmes représentant plus de 51% de la population du pays. La conférence de Rabat vient parachever ses rencontres et croiser les regards Afrique-Europe  pour partager les expériences, débattre ouvertement et faire émerger des pratiques innovantes pour aller de l’avant vers plus d’équité. Et « Si l’on veut plus de femmes en politique, ce n’est pas pour avoir moins d’hommes, mais pour avoir une société plus juste pour tous », concluront conférenciers et conférencières hôtes du Maroc.

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