La Journée Internationale d’action pour la Dépénalisation de l’Avortement a servi de prétexte à la coalition « Printemps de la Dignité » pour appeler à la dépénalisation de l’avortement médical et à mettre un terme aux incidents tragiques liés à l’avortement clandestin et risqué.
Les militantes de la coalition Printemps de la dignité ne comptent pas baisser les bras. Bien décidées à lutter « Pour le droit à l’accès à l’avortement sûr et légal « , elles ont organisé lundi 28 septembre une conférence au ours de laquelle elles ont décliné les actions qu’elles comptent mener à travers les médias et réseaux sociaux, les forums et rencontres avec leurs partenaires pour expliquer les risques et les conséquences meurtriers de l’avortement clandestin.
Au cours de cette campagne, les militantes de la coalition Printemps de la dignité vont appeler les autorités et les responsables politiques à mettre fin à la discrimination contre les femmes et à assurer leur droit à accéder à des informations et des services d’avortement sûr et légal. La coalition va présenter des vidéos sur des témoignages forts et extrêmement touchants de plusieurs jeunes filles victimes de viols, d’incestes ou ayant une relation hors mariage. Ces filles, une fois enceintes, elles se retrouvent du jour au lendemain dans la rue, démunies, sans abri, sans protection, menacées de mort de la part des parents ou de proches.
Cette rencontre avec les militantes et les médias a également été l’occasion pour le collectif de souligner » La nécessité de décriminaliser l’avortement médical, car sa criminalisation de l’arrêt de grossesse constitue une violation des droits de la femme et de la sacralité de son corps et une forme de violence à l’égard de la femme. »
Pour la coalition » Il existe un besoin sociétal pressant n’admettant pas un atermoiement et destiné à décriminaliser l’avortement médical et le respect des engagements internationaux du Maroc, notamment la Convention pour l’élimination de toutes les discriminations à l’égard de la femme et la Déclaration de Pékin de 1995″.
Les membres du Printemps de la Dignité ont saisi l’occasion pour rappeler leur grande déception quant aux résultats des travaux de la commission chargée de mener les consultations sur la question de l’avortement et dont les conclusions et propositions « ont été décevantes et en deçà des attentes du mouvement de défense des droits des femmes et des droits humains. »
Un plaidoyer pour un avortement légal et sûr!
Dans leur plaidoyer, les membres de la Coalition « Printemps de la Dignité », ont réitéré leur appel pour l’abrogation des dispositions du Code Pénal relatives à la criminalisation de l’IVG et, demandent en contrepartie que la criminalisation soit limitée à l’avortement clandestin non médicalisé ainsi qu’à l’avortement forcé. Les militantes demandent instamment à transposer le traitement du sujet de l’avortement du Code Pénal au Code de la Santé tout en prenant en considération les normes internationales en la matière et, notamment celles relatives aux conditions et durée maximale d’interruption de grossesse ainsi que celles relatives à la simplification des procédures de sécurité et d’accès aux services de santé publique; élargir la notion de santé telle que définie par l’OMS, garantir les conditions d’anonymat en cas de viol, d’inceste ou quand il s’agit d’une fille mineure et ne pas lier l’IVG chez celle-ci au consentement parental; mettre en place des programmes de sensibilisation et de prévention de grossesses non désirées à travers les médias, l’éducation, notamment via l’éducation sexuelle, garantir aux femmes et aux jeunes filles l’accès à l’information et aux moyens leur permettant d’exercer pleinement leurs droits.