Avortement : le dossier continue à faire des remous

Avortement : le dossier continue à faire des remous

La Coalition du Printemps de la Dignité et l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (Amlac) se sont réunies à Rabat pour relancer le débat autour de la problématique de l’avortement.

 

Le Pr Chafik Chraibi, Président de l’AMLAC et par qui « le scandale est arrivé » a interpellé les journalistes présents à cette conférence de presse organisée mardi matin à Rabat en leur demandant de dénoncer l’absence et le manque de responsabilité des deux instances en charge du dossier de l’avortement « Je vous demande de publier ce qui suit : nous déplorons l’absence du Ministère de la Justice et de la Santé et nous dénonçons par la même occasion la rétention de toute information concernant le dossier de l’IVG ».

Même son de cloche chez Asmae Mahdi du Printemps de la Dignité qui se dit déçue, indignée et attristée même par le comportement irresponsable du gouvernement. « C’est un silence qui tue. Nous estimons que les autorités ne donnent aucune considération aux avis des associations de la société civile. Nous sommes révoltées ».

 Alors que la société civile démocratique s’attendait à une traduction imminente des conclusions de ces consultations en un projet de dispositions juridiques à inclure dans le code pénal et soumette à la procédure d’adoption, elle été surprise par un amendement de l’article 446 du code pénal, prévu par le projet de loi 103-13 relatif à la lutte contre la violence à l‘égard des femmes. « Cet amendement oblige les médecins, chirurgiens ou officiers de santé, pharmaciens et sages-femmes à se porter dénonciateurs du secret professionnel et à fournir leur témoignage s’ils sont cités en justice pour des affaires relatives à l’avortement » explique Asmae Mahdi.

« C’’est un amendement qui va à contre sens des consultations de mars 2015, qui s’étaient penchées sur l’examen de la problématique de l’avortement clandestin mais en plus, il est en totale contradiction avec les orientations et recommandations mondiales liées à l’avortement à risque, dont le Maroc est Etat partie » continue-t-elle.

Nous ne lâcherons rien !

« Nous allons poursuivre nos actions, nous ne lâcherons rien. Nous sommes déterminés car il s’agit de la santé de nos citoyennes et de la vie des mères en premier lieu. Nous allons continuer à informer, à communiquer et je tiens à rappeler que 600 à 800 est le nombre de cas d’avortements clandestins qui sont pratiqués quotidiennement à travers le pays. Oui nous n’allons rien lâcher » nous dira le Pr Chraibi.

De son côté, la Coalition a promis d’élargir le combat. Ainsi des réunions, meetings et rassemblements entre différentes composantes de la société, auront lieu. Des rencontres entre ONG des droits de la femme vont se multiplier et vont toucher toutes les régions. »Un recours auprès des parlementaires pour qu’ils soient à l’écoute des revendications qui traduisent les attentes et besoins des marocains et marocaines en matière de droit à la santé. Nous allons reprendre contact avec tous les partis politiques pour expliquer que les droits des femmes doivent rester à l’abri de toutes spéculations politiques et se toute instrumentalisation politicienne des droits des femmes » insiste Asmae Mahdi de la Coalition.

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