« Le boomerang » de Ali Sahtoute à la Fondation Hassan II pour les MRE

« Le boomerang » de Ali Sahtoute à la Fondation Hassan II pour les MRE

Ali Sahtoute vit et travaille en Belgique. Son travail est présenté au Maroc, en Espagne, en France et en Belgique. Le titre de l’exposition «Le Boomerang » est pour lui un événement important qui marque  le retour, “son » retour  à son pays de naissance. Et sans doute, la fin d’un parcours qui a pour objectif ou mission de revenir à son point de départ.

À l’entrée de l’exposition, comment ne pas être impressionné par cette toile géante, dédiée à une personne très chère à notre artiste. Sur 160 /120 cm, intitulée « Le guérisseur », cette toile est le portrait du défunt père de Ali «  Il est là,  il veille sur moi. C’est une manière de rendre hommage à mon père, il était le premier à m’avoir soutenu dans mon art » confie l’artiste. Cette merveille pleine d’amour et d’art, sera certainement accrochée sur les murs de l’atelier  de sa nouvelle demeure qu’il vient de s’acquérir à Marrakech, car Ali s’établira bientôt au Maroc.

À une question posée par notre consoeur Fatiha Mellouk pour la revue « e-taqafa » sur l’émigration comme une expérience qui a marqué son expression artistique, Ali Sahtoute dira « L’émigration est une expérience fabuleuse riche de cultures. Vivre au delà des frontières contribue à l’ouverture de l’esprit. Un tel déplacement nous donne l’occasion de prendre du recul vis-à-vis du travail  artistique et de développer l’autocritique. Il est incontestable que c’est un enrichissement professionnel et humain ». Natif de  Salé où il  fait toutes ses études .La première exposition de Ali date de 1972, il avait alors 16 ans. En 1975, il s’inscrit à l’Ecole Nationale des Beaux Arts à Tétouan, avec le peintre-artiste Mekki Megara, il étudiera 3 années et se spécialise en peinture à l’huile. En 1978, il arrive à Bruxelles à l’Académie Royale des Beaux Arts pour quatre années de découvertes et d’études et où il apprend les techniques mixtes de la gravure. En 1982, il quitte Bruxelles pour rejoindre l’Ecole Supérieure des Arts Graphiques  à Mons où il continue sa spécialisation dans le domaine de la gravure pendant deux ans.

Le corps humain, son sujet de prédilection !

Ali se définit comme artiste, peintre et sérigraphe exploitant ses capacités de dessinateur pour mettre en scène le corps humain qu’il couvre pudiquement « La représentation du corps dans mes créations n’est pas pratiquée avec retenue. Je dirais plutôt que les éléments du corps ne sont pas ma priorité. Je m’intéresse plus à sa posture, à ses expressions qui nous incitent à le décoder. A travers le corps, je mets en avant l’émotion qu’il porte et qu’il transmet ».Concernant sa manière de travailler, la gravure est une technique parmi bien d’autres ,Ali explique “J’ai toujours été fasciné par le langage du corps, je peux l’interpréter par diverses techniques, dessins, peintures » ; Par la représentation des postures du corps, des expressions et des tons discrets, l’artiste expose la colère, la complicité, la séparation, l’obsession ou  le paradoxe « Les émotions et l’énergie du corps humain restent pour moi une source inépuisable, je les traduit par le biais de la technique la plus raffinée jusqu’ aux touches brutes ».

L’exposition

L’exposition présente 23 œuvres retraçant la carrière artistique de Ali. Ses travaux sont l’œuvre d’une méditation et concentration. Les toiles “Vision”, “The Switching”, “Obsession” ,« Présence », « Le dos de Sarah », “Métamorphose” ,“Transition”, « Message », « Protection » … sont pour Ali un vrai plaisir d’explorer le comportement de l’être  humain « Ce sont des émotions très intimes. Ce type d’expression ne peut être défini mais chacun peut l’interpréter comme il le sent. C’est comme un chanteur lorsqu’il interprète une chanson avec émotion ». Le travail avec une palette réduite notamment le blanc et le gris, est probablement dû à une influence du climat gris de la  Belgique. L’artiste est bien évidemment influencé par les couleurs de son environnement  » Le choix des couleurs est subjectif et très intime et souvent difficile à justifier. Les titres de mes oeuvres sont une recréation émotionnelle qui prend naissance durant l’évolution du travail sur la toile ».

Infos pratiques

Le travail de Ali Sahtoute « Le boomerang » est exposé à l’Espace Rivages, Fondation Hassan II des MRE, du 5 au 31 janvier 2018. L’entrée est libre.

 

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