Carey Duncan est architecte paysagiste sud-africaine résidente au Maroc. Elle a été élue en marge de la 5ème édition du symposium Africain sur le paysage et de l’environnement, tenue à Rabat le 13 et 14 juillet derniers, nouvelle présidente d’IFLA Afrique, ce qui place le Maroc comme pivot de l’Architecture du paysage en Afrique pour les prochaines années. Carey a répondu à nos questions.
Actuelles : Le symposium Africain sur le paysage et l’environnement vient de terminer ses travaux, quelles sont les principales recommandations tirées de cette rencontre?
Carey Duncan : A l’issue de ce symposium, les participants ont adopté à l’unanimité « La déclaration de Rabat sur les paysages » sur l’avenir de la profession d’architecte du paysage et de son enseignement. Cette déclaration met en évidence l’importance de la profession de l’architecte-paysagiste dans le développement durable, et donc comment c’est vital de pouvoir former les gens de façon adéquate pour lever le défi. La participation très positive d’un certain nombre de participants directement impliqué dans l’enseignement des jeunes architectes-paysagistes a été très encourageante.
Actuelles : Selon vous, quel est le degré d’implication de l’architecte paysagiste dans le développement durable ?
Carey Duncan : Le rôle de l’architecte-paysagiste dans le développement durable est presque évident. L’activité du paysagiste découle de la terre, de la nature, de l’environnement, mais aussi de l’activité humaine. L’architecte-paysagiste est l’artiste du paysage durable.
Les architectes paysagistes ont un rôle important à jouer dans la mise en œuvre des techniques qui captent le carbone, réduisent les températures urbaines, protègent nos zones côtières de la hausse du niveau de la mer, réduisent les inondations et la consommation de l’eau. L’intervention de James MacGregor, sur la préoccupation de l’impact du changement climatique et du réchauffement climatique est très significative et que je relate ici. Cet architecte-paysagiste canadien résidant au Maroc, a présenté des statistiques concernant l’augmentation des températures urbaines en Afrique du Nord ainsi que le stress hydrique que connait le pays. « Il est essentiel que les architectes paysagistes comprennent la science des changements environnementaux significatifs en Afrique au cours des 30 prochaines années. Le Maroc a déjà été identifié, par le World Resources Institute comme ayant un «approvisionnement en eau extrêmement stressé».