Depuis le lancement des 16 journées d’activisme de la campagne mondiale contre la violence basée sur le genre, un visuel s’affiche sur les arrières de tous les bus dans plusieurs grandes villes du royaume, Rabat, Casablanca et Marrakech. En ligne de mire tous les harceleurs qui utilisent tout type d’harcèlement, gestes déplacés, attouchements, sifflements, insultes.
Sous le slogan «Tous contre la violence, dénoncez-la » le spot de la 15ème campagne nationale de sensibilisation pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes, lancée par le ministère de tutelle est aussi visible sur les deux chaines marocaines, et sur les ondes de la radio.
Rappelez-vous en août dernier du viol collectif de Zineb, la jeune fille à handicap dans un bus à Casablanca, par une meute de délinquants déchainés. La vidéo sur le viol de cette jeune fille (diffusée sur les réseaux sociaux) avait non seulement choqué tous les marocains mais a suscité colère et indignation. Mobilisés, les acteurs de la société civile, activistes et défenseurs des droits des femmes ont organisé un sit-in à Rabat et Casablanca dénonçant le harcèlement sexuel des rues, devenu monnaie courante et dont aucune femme marocaine n’échappe. Une réalité alarmante car au Maroc les lieux publics sont les endroits où les violences sont les plus manifestes.
Un espace public hostile !
Près de 66,9 % des cas de violence à l’égard des femmes se produisent dans les lieux publics selon une étude en 2015 et ce taux a augmenté pour atteindre 73% en 2016.Des chiffres confirmés par la ministre de la famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social, elle même. Si l’objectif de cette campagne est bel et bien de marquer les esprits, l’éradication de ce fléau social est tributaire de la fédération des efforts de toutes les composantes de la société, dont les autorités, les élus locaux et la société civile. Une responsabilité commune des parties prenantes nécessitant, l’instauration d’une protection efficace des femmes et l’application des législations et lois mises en place .Et tant que le harcèlement sexuel de rue n’est pas perçu comme une infraction légale, quelque soit le nombre de campagnes de sensibilisation menées, une femme harcelée ne bénéficiant pas de protection juridique, dans l’espaces public ,se sentira vulnérable et privée de son droit à la dignité et à son intégrité physique et morale.