Le 11 avril 2017, Amnesty International a publié son rapport annuel sur la peine de mort « Condamnations à mort et exécutions 2016 ».Les chiffres relatifs à la peine de mort relevés à travers le monde montrent qu’en 2016 les États ont globalement moins recouru à ce châtiment.
Deux pays, le Bénin et Nauru, ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, tandis que la Guinée l’a abolie pour les crimes de droit commun. Avec ces deux pays ayant aboli la peine de mort et les mesures prises par plusieurs États pour restreindre l’application de la peine de mort, la tendance abolitionniste mondiale se confirme en 2016. Cependant, si cette année a vu la baisse du nombre global des exécutions (-37% par rapport à 2015) et des pays condamnant à mort et/ou exécutant les condamnés, cette évolution positive est à nuancer : le nombre de condamnations à mort en 2016 est au plus haut niveau jamais enregistré.
Ces tendances se reflètent au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MONA). Les pays de la région y ont dans l’ensemble moins eu recours, avec une baisse de 28% des exécutions par rapport à 2015. Néanmoins, font partie de cet ensemble de pays les États appliquant le plus la peine de mort (l’Iran, l’Irak, l’Arabie Saoudite et le Pakistan représentent 87% des exécutions mondiales en 2016), et certaines données n’ont pas été confirmées et restent probablement sous-estimées (notamment du fait des exécutions judiciaires et extrajudiciaires non répertoriées).
Au Maghreb, les moratoires en vigueur depuis les années 1990 tiennent toujours. Cependant, les tribunaux des pays continuent de prononcer des condamnations à mort : le Maroc a condamné 6 personnes en 2016 ; l’Algérie 50 et la Tunisie 44 (cette augmentation peut être notamment due au durcissement du contexte tunisien par rapport aux attaques terroristes).
La tendance abolitionniste mondiale observée depuis quelques années, malgré quelques mesures rétrogrades prises par certains pays, reste donc présente en 2016.