« Que Dieu nous débarrasse des hommes »

Des femmes qui font du roller, du vélo, jouent et dansent dans la rue. Ce sont des images presque banales dans toutes les sociétés, sauf en Arabie Saoudite où cette vidéo a été tournée. Portant le Niqab, ces femmes s’adonnent à des activités formellement interdites dans ce pays. Ce vent de fronde est signé par l’artiste Majed El-Issa. Corsosif.

 

On doit ce clip devenu rapidement viral (plus de deux millions de vues sur Youtube en une semaine), l’artiste  saoudien Majed El-Issa, ouvertement féministe et provocateur, rejette, les carcans d’une société archaïque qui soumet les femmes au joug de la domination masculine. Intitulé « Hawages » (obsessions), le clip s’ouvre sur un jeune garçonnet assis au volant d’une voiture tandis que les femmes, éternelles mineures sont assises à l’arrière, entonnant à l’unisson, « Que Dieu nous débarrasse des hommes ». Comme une incantation, la phrase est répétée plusieurs fois. On retrouve les femmes ensuite faisant du roller, de la trottinette et dansant dans la rue, sous l’oeil indigné de deux hommes qui observent, outrés la scène. « Les hommes nous ont rendu malades psychologiquement », « ils nous rendent folles », chantent-elles encore.

Ne disposent d’aucun droit, les femmes saoudiennes sont soumises à une tutelle draconienne.  Elles ne peuvent rien faire (ni se faire soigner, ni travailler, ni voyager, ni ouvrir un compte bancaire ou disposer d’une carte bancaire sans une autorisation écrite d’un tuteur masculin (mari, père, frère, fils…). Dans ce pays, les femmes n’ont même pas le droit de conduire, ce qu’illustre la première scène du clip et aussi le fait qu’elles soient réduites à jouer à l’auto-tamponneuse…

Tout en dénonçant avec dérision et un humour corrosif la situation déplorable des femmes saoudiennes, le clip n’en constitue pas moins une sorte de bouffée d’oxygène. Dans ce pays, il existe heureusement des hommes qui pensent que les femmes se doivent d’être traitées avec dignité. On applaudit.

 

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