Fatima-Zahra Moustakimi, bouchère

Fatima-Zahra Moustakimi, bouchère

A première vue, rien ne prédestinait Fatima-Zahra Moustakimi à faire ce métier. A 28 ans, FZ pour les amis est une jeune femme épanouie qui se sent très à l’aise dans un métier qu’elle a choisi en toute connaissance. Portrait.

 

Au rayon boucherie d’une grande surface à Rabat, FMZ vient de terminer de servir une cliente avec un sourire radieux. La cliente lui donne RDV le même jour et la même heure et la jeune femme se remet tout de suite au travail, couteau à la main, avec ce sourire qui ne la quitte jamais.

« Les temps changent, aucun métier n’est exclusivement masculin. La boucherie est un métier comme les autres, et les femmes y ont leur place.Il suffit d’être motivée et appliquée.Travailler dans un milieu totalement masculin ne me gêne pas. Ils sont tous devenus mes amis, ils m’ont tout de suite adoptée. La boucherie et ses secrets, c’est eux qui me l’ont appris », nous confie FZM.

Au rayon boucherie, les salariés semblent l’apprécier et même fiers qu’une femme travaille avec eux « les clients aiment beaucoup être servis par Fatima-Zahra. Elle aime son travail, le fait avec soin et goût. Le jour de son repos, elle nous manque, certains clients s’adaptent même avec ses jours de repos » nous révèle ce jeune boucher. Fort heureusement que notre bouchère n’a pas trouvé du rejet ou du refus du genre, « mais ça ne va pas dans ta tête, faire ce métier d’homme et si épuisant! » de la part de ses proches ou de ses amis « Mon entourage m’a toujours soutenue, surtout mon père et ma mère. Quand j’ai décidé de devenir bouchère, ils n’ont trouvé aucun inconvénient », nous indique-t-elle.

Ainée d’une fratrie de trois frères et soeurs, FZM est née et a grandi dans la ville de Salé, d’un père fonctionnaire et d’une mère femme au foyer. Les études n’ayant jamais été son fort, la jeune femme a suivi plusieurs formations qui n’ont abouti à pas grand-chose « Je n’ai jamais voulu faire comme les autres filles, formation en couture, broderie, cuisine, ou auxiliaire de vie, ça ne m’intéressait pas, je ne m’y retrouvais pas ».

Une boucherie tout à moi!

Lorsqu’elle est recrutée par cette grande surface, elle est tout de suite affectée au rayon boucherie et c’est auprès des ses amis bouchers qu’elle va apprendre à découper la viande, à manier les couteaux, à servir les clients, à présenter la vitrine « J’ai appris petit à petit le métier, en suivant les conseils de mes collègues bouchers. L’essentiel de mon travail consiste à découper et désosser la viande, la ficeler, confectionner la farce, préparer les commandes et bien sûr apporter dans tout ça une touche féminine », explique FZM qui parle de son métier avec art et passion malgré les conditions très dures de ce travail et les horaires contraignants. « Le plus dur c’est commencer très tôt le matin et travailler dans les chambres froides. Ce métier exige une résistance physique, habilité, rigueur et un goût de la clientèle», ajoute la jeune bouchère.

En dehors de son travail, Fatima Zahra aime passer son temps en famille, écouter des chansons, faire son sport préféré l’aérobic, et puis passer du bon temps avec l’élu de son coeur, son fiancé Soufiane.

Désormais, celle qui a trouvé toute sa voie dans ce métier où elle se sent appréciée et respectée par ses collègues hommes, et sollicitée par ses clients a un seul rêve et qui la hante depuis longtemps. « Mes projets à moi? apprendre à voler des mes propres ails,créer ma propre affaire,une boucherie tout à moi où je ferai travailler que des filles car je me rends compte que bouchère est un vrai métier » Et pourquoi pas?

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