« Foulards et hymens » est l’essai percutant publié par la journaliste américano-égyptienne Mona Eltahawy. L’auteur y dénonce le machisme, la misogynie et la domination qui pèsent implacablement sur les femmes dans le monde arabe.
Egyptienne, élevée en Grande-Bretagne puis en Arabie Saoudite, Mona Eltahawy, installée entre le Caire et New York avait choisi de revenir en Egypte en janvier 2011, au plus fort moment du Printemps arabe. Membre actif des réseaux sociaux avec plus de 218 000 followers, Mona Eltahawy avait « live-tweeté » toutes les mobilisations de la place Tahrir, y compris son agression sexuelle par les policiers qui l’ont arrêtée.
Dans cet essai autobiographique, la journaliste revient sur son éveil au féminisme, alors qu’elle vivait en Arabie Saoudite. « Lorsque j’ai fait connaissance avec ce pays à l’âge de 15 ans, le traumatisme a été si grand qu’il m’a poussée dans les bras du féminisme – je ne sais pas comment dire ça autrement. Parce que, être une femme en Arabie saoudite, c’est être l’incarnation vivante du péché », écrit-elle.
La journaliste s’attaque de front au patriarcat et au triptyque Etat-rue-foyer qui opprime les femmes, les soumet et leur vole leur identité. Réduite à un corps et à un entrejambe, la femme arabe se doit de faire sa révolution, insiste-t-elle. «À toutes les filles du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, soyez impudiques. Soyez rebelles, désobéissez et sachez que vous méritez d’être libres », écrit-elle en exergue de son essai. Prônant une révolution sexuelle et sociale pour les femmes du monde arabe, « Foulards et hymens » établit un état des lieux post-révolutions arabes qui s’avère alarmant.
Foulards et hymens. Pourquoi le Moyen-Orient doit faire sa révolution sexuelle (Belfond, 258 p.)
