Son visage nous est inconnu mais sa voix nous est familière. Depuis une douzaine d’années, sa voix chaleureuse et accueillante nous annonce les départs et arrivées de tous les trains dans les gares du réseau des chemins de fer marocains. Elle s’appelle Ghizlane El Merzougui, et elle est la Voix de l’ONCF. Mais savez-vous qui se cache derrière cette voix ?
Actuelles : Qui êtes-vous, Ghizlane El Merzougui ?
Ghizlane El Merzougui : Je suis maman de deux enfants, j’ai 34 ans et j’habite Casablanca. J e suis graphiste de formation. J’ai intégré le domaine de la production en septembre 2001 à Sigma où j’étais en charge de la gestion des plannings en post-production avant de devenir responsable de post-production 3 ans plus tard. J’étais également l’interface avec le client et les services graphisme, montage et son. Mon expérience de voix off a démarré de la manière la plus simple et je dirais même la plus hasardeuse. En interne, je prêtais ma voix pour les maquettes de présentation des spots aux clients. Cela permettait aux annonceurs de pouvoir se projeter sur leur film avant de passer à l’enregistrement final…mais le destin a fait que toutes mes premières maquettes plaisaient aux clients et c’est ma voix qu’il retenait. Je me suis très vite sentie dans mon élément et ma voix passait à l’antenne sur des spots publicitaires. Et l’aventure continue depuis maintenant 12 ans.
Actuelles : Comment êtes-vous devenue la voix qui nous accompagne dans les gares (ONCF) et qui nous annonce les programmes (SNRT) ?
Ghizlane El Merzougui : Je le dois au destin, à ma passion et à mon mari, ingénieur de son. Nous nous sommes connus à Sigma en 1993. Il croyait en ma voix, me disait-il ! il m’a beaucoup assisté et coaché. Depuis, j’ai enregistré plusieurs publicités et film institutionnels, des messages d’attente, pour devenir plus tard la voix de grandes institutions comme la SNRT ou l’ONCF. A savoir que tout ça est l’aboutissement de beaucoup de travail et des années d’expérience.
Actuelles : Votre voix est votre outil de travail et aussi votre gagne-pain. Dites-nous comment faites-vous pour la soigner, la protéger et la préserver?
Ghizlane El Merzougui :Une voix est non seulement un outil de travail mais aussi un organe qui travaille en deux mode, mode personnel et mode professionnel. J’en prends soin, tout naturellement mais sans recette secrète, du miel du citron par moment. Pour travailler ma respiration et améliorer mon potentiel artistique vocal, je prends des cours de chorale… C’est une sorte de méditation pour mes cordes vocales. Cependant il faut savoir que la voix n’est pas à elle seule mon gagne-pain. La voix ne permet pas d’avoir des revenus stables, il faut avoir un autre métier, un revenu régulier pour assurer sa vie et répondre aux besoins de sa famille.
Actuelles : Quels sont les souvenirs qui vous ont le plus marqué au cours de votre carrière ?
Ghizlane El Merzougui :J’ai pleins de souvenirs, mais un m’interpelle plus que les autres. C’était pour l’enregistrement de contes pour le site institutionnel d’un opérateur. Lorsque je narrais un conte, je devais imiter certaines voix d’animaux. J’ai sincèrement apprécié et aimé chaque moment et je me suis tellement prêtée au jeu qu’une fois la narration du conte terminée, je continuais à parler en voix de chèvre aux clients. Ce qui leur a plu à mon grand entonnement. Ils étaient ravis, et je l’étais aussi. Je pense qu’avoir une passion pour un métier, c’est de pouvoir prendre du plaisir autant que les autres.