Depuis quelques jours, on ne parle que de cette élève expulsée de son lycée. Pour avoir échangé un baiser avec un de ses camarades, cette jeune fille de 16 est radiée définitivement de son lycée. Son camarade, quant à lui, est autorisé à aller s’inscrire dans un autre établissement. Tout simplement. Bienvenue alors au pays de la justice, des libertés et des droits de l’Homme.
Une fois de plus, cette nouvelle affaire de société a déclenché une tempête de réactions outrées entrainant une vive tension telle qu’un #Hastag s’est crée sur twitter, contestant l’expulsion de cette fille du lycée Mohammed V de Ouislane, dans la province de Meknès. Révélée par un quotidien, la toile est déchaînée et les internautes en colère demandent justice pour le retour de l’élève à son école.
La réaction cette fois-ci des responsables ne s’est pas faite pas attendre. Soumaya Ben Abou de la direction provinciale de l’éducation nationale à Meknès a réagi. A sa demande une commission est envoyée sur place qui a demandé au conseil de se réunir une nouvelle fois pour revoir ce jugement injustifié et réintégrer la jeune fille.
A l’écriture de ces lignes, le conseil de l’établissement, le même qui a décidé le renvoi, a revu sa décision. Les deux élèves pourront rejoindre les bancs de leur école dès ce mercredi. Il faut juste espérer qu’ils ne soient pas suffisamment affectés par la sanction et reprendront leur vie de lycéens et de tous les jours.
Si pour Soumaya Ben Abou le conseil de discipline a certes eu une décision maladroite, mais les deux élèves ont eux aussi eu un comportement inacceptable dans l’enceinte d’un établissement public. Mais faut-il le rappeler, ce conseil de discipline est là pour délivrer une sanction existant dans le règlement intérieur, travaux d’intérêt général, exclusion temporaire, exclusion définitive avec sursis. Il n’est pas non plus un tribunal pour juger, pénaliser et condamner.
Une question se pose, pourquoi avoir expulsé définitivement cette jeune fille et avoir permis au jeune homme de changer d’établissement ? C’est ce que devrait également examiner la commission envoyée sur place.
Alors que d’énormes d’efforts sont déployés par les autorités et le ministère de tutelle, les associations de la société civile et les ONG Internationales, pour la généralisation de l’éducation, l’éradication de l’analphabétisme avec cette ambition de faire baisser la déperdition scolaire, d’autres se contentent par une simple décision, irresponsable et dénudée de toute humanité, de radier un enfant de l’école pour un baiser à la sauvette. Et un baiser n’est pas un motif d’exclusion.