Le combats des femmes Soulaliyates continue

Les femmes Soulaliyates revendiquent une Egalité des droits des hommes et des femmes membres des tribus pour bénéficier des terres collectives. Égalité qui doit être consacrée par la loi, et ne pas être régit, comme c’est le cas actuellement, par une circulaire qui laisse la place libre à l’arbitrage des naïbs et caïds pour son interprétation et mène souvent à exclure les femmes des listes d’ayants droit.

 

Dans le cadre de  son appui au mouvement revendicatif des femmes Soulaliyates, l’Association Démocratique des femmes du Maroc, l’ADFM a organisé un séminaire national sous le thème : De la Hogra à Tamkine : Le combat des femmes Soulaliyates. Certes, les Soulaliyates se sont mobilisées depuis une décennie pour revendiquer  leurs droits de bénéficier d’usufruit des terres collectives, mais seules 20% des femmes Soulaliyates ont pu obtenir gain de cause. « Ce quota est certes minime, mais cela stimule les Soulaliyates pour continuer leur combat. D’autant plus femmes que ce mouvement revendicatif a permis l’ouverture d’un dialogue avec le ministère de l’Intérieur et la publication des circulaires de 2009 et de 2012 », explique Saida Drissi présidente de l’ADFM.

Par ce séminaire national combiné au sit-in qui a été tenu devant le parlement avec la participation de près de 1000 femmes Soulaliyates des différentes régions du Maroc, elles continuent à dénoncer la résistance rencontrée pour la reconnaissance de ces droits malgré la circulaire de 2009 qui consacre leur droit sur les terres et appellent à la promulgation d’une loi qui garantit l’égalité entre les hommes et les femmes dans les terres collectives. « En effet, la promulgation d’une loi permettra de protéger les droits des femmes Soulaliyates et contraindra les autorités à exécuter les jugements en vue d’organiser le domaine des terres collectives et d’en assurer une meilleure gestion » continue Saida Drissi.

 

Des pratiques conservant les racines tribales

Les Soulaliyates déplorent la résistance affichée par les tribus, voire par leurs propres familles, qui refusent de céder les terres aux femmes, avec parfois la complaisance des notabilités locales. A travers leurs témoignages, les Soulaliyates parlent de l’opposition et des pressions exercées par leurs proches pour les empêcher de bénéficier d’un terrain au même titre qu’eux, sous prétexte que c’est contraire à l’Orf, (droit coutumier).

La complaisance affichée par les chioukhs, caïds et élus locaux à l’égard des hommes a été dénoncée par les témoignages des Soulaliyates. Cette complaisance prend différentes formes, soit par un refus des responsables à exécuter le contenu des circulaires ministérielles, prétextant que les circulaires du ministère n’ont pas un caractère contraignant ; soit par des manœuvres visant à empêcher les femmes de prendre connaissance d’informations en relation avec ses terres collectives. Les intervenantes déclarent qu’il ne s’agit pas d’un simple combat pour accéder à un droit légitime, mais d’une lutte ardue et de longue haleine pour changer les mentalités machistes et les coutumes installées qui favorisent les hommes.

Somme toute ces terres collectives sont estimées à environ 15 millions d’hectares, dont plus de 85% sont des parcours exploités collectivement par les ayants droit», leur statut juridique relève du Dahir du 27 avril 1919 qui fixe la tutelle administrative (ministère de l’Intérieur), et la gestion et l’aliénation de ses biens imprescriptibles, insaisissables et inaliénables. Elles échappent ainsi au circuit économique.

 

 

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