« Douce chanson », le second roman de Leila Slimani vient d’être couronné du prix Goncourt. Une belle consécration pour cette franco-marocaine qui avait présenté, au cours d’une belle rencontre, ce roman à Casablanca le 31 octobre dernier.
Après son premier roman, « Dans le jardin de l’ogre », paru en 2014 et salué à l’unanimité par la critique, le second roman de la franco-marocaine Leila Slimani « Douce chanson » (Ed. Gallimard) est tout aussi sublime. Il vient d’ailleurs d’être consacré par le prestigieux prix Goncourt. Le roman est une plongée en apnée dans l’univers familial d’une famille comme tous les autres, un couple trentenaire, deux enfants et une nounou parfaite. Mais les apparences sont trompeuses. Leila Slimani donne le ton de son roman dès les premières lignes en démarrant son histoire par ces mots fatidiques : le bébé est mort et le cri strident d’une mère éplorée.
Les flash-back haletants et menés de main de maître par une autre qui maîtrise à la perfection les règles du suspens nous plongent dans le quotidien d’une famille dans laquelle une nounou a réussi à se rendre indispensable. Mais l’envers du décor que nous fait toucher du doigt l’auteur est l’extrême solitude de la nounou, une femme qui n’a rien, qui a consacré sa vie aux autres, et qui ne vit que pour les autres… L’effroyable fin a été l’aboutissement à cette tragédie contemporaine.
Pour rappel, Leila Slimani était en lice pour le prestigieux prix aux côtés de Catherine Cusset avec L’autre qu’on adorait (Gallimard), Gaël Faye avec Petit pays (Grasset) et Régis Jauffret avec Cannibales (Seuil).