Chaque enfant a sa place dans le coeur des parents. Mais cet amour n’est pas forcément égalitaire. Car les parents ont parfois un chouchou parmi leurs enfants. Certains papas et mamans n’osent pas avouer cette préférence, d’autres ne s’en rendent pas compte. Comment reconnaître ce favoritisme? Le chouchou est-il toujours bénéficiaire de la situation? Comment aider les autres enfants? Réponses à des questions autour d’un grand tabou familial.
Les signes de préférence:
- Même si les parents ne l’avouent pas, plusieurs gestes quotidiens démasquent leur préférence.
- Catherine Sellenet, professeur en sciences de l’éducation à l’université de Nantes, psychologue clinicienne et sociologue, a publié avec Claudine Paque, qui enseigne la communication dans la même université, un livre sur ce sujet. Selon elle, le parent établit une plus grande proximité physique et psychique avec l’enfant préféré.
- Le privilégié peut bénéficier de plus de cadeaux.
- On lui accorde plus de temps.
- Peu importe ses réalisations, il est plus valorisé que les autres enfants.
- Il reçoit toujours des compliments.
- Il ou elle est toujours qualifié de mots doux comme « mon coeur », « ma princesse »,…. alors que les autres enfants sont appelés par leurs prénoms.
- Il suffit qu’il fasse un petit geste sympa pour qu’on fasse ses éloges devant toute la famille et pour une longue durée.
- A table, le chouchou est toujours à côté du parent qui le préfère.
- On s’intéresse plus à ses résultats scolaires.
- On est toujours disponible pour l’accompagner dans ses activités.
- On lui tolère ce qui est refusé pour ses frères et soeurs.
- On apprécie plus les discussions avec le chouchou.
- On demande souvent si ce n’est pas toujours aux frères et soeurs de céder au préféré.
- On remarque une jalousie de la part des autres enfants.
- Le préféré occupe une place centrale et privilégiée.
Comment les parents vivent ce favoritisme ?
- La préférence parentale est un phénomène indicible.
- Certains parents refusent de reconnaître que leur coeur n’est pas harmonieusement réparti entre leur progéniture.
- Ils ont souvent la honte et parfois un sentiment de culpabilité.
Qui est ce privilégié ?
- Le favoritisme peut avoir rapport avec le sexe de l’enfant ou l’emplacement dans la fratrie.
- Il peut être l’unique garçon au sein de plusieurs filles ou le contraire.
- La préférence va aussi à l’identique sur le niveau physique ou psychique.
- On peut privilégier le petit qui ressemble à un être cher.
- On peut aimer moins celui qui nous rappelle le raté de la famille ou une personne loin du coeur.
- Le favoritisme peut avoir rapport avec des événements marquants dans la vie: on peut privilégier un enfant car sa naissance coïncide avec un changement financier positif.
- On privilégie parfois l’enfant le plus docile.
- Il y a aussi des préférences dites de « compensation » pour les enfants vulnérables.
Conséquences sur le préféré
- Le chouchou tire grand bénéfice du favoritisme parental. Il a tous les atouts pour réussir et développe une grande estime de soi.
- Les enfants se savent préférés développent facilement des compétences et deviennent les privilégiés à l’école et dans le cercle des amis et de la famille.
- Le favoritisme parental peut être une prison dorée.
- Le chouchou peut rater sa vie en passant son temps à faire des caprices et tirer profit de ses parents.
- Il n’apprend pas forcément à compter sur lui même et devient dépendant des autres.
- Il peut développer un sentiment de supériorité envers ses frères et soeurs, ce qui lui attire leur jalousie.
- Il ou elle risque la marginalisation et parfois la haine au sein de la fratrie.
- Le chouchou peut aussi développer un sentiment de culpabilité.
- Il peut se sentir obligé de répondre aux fortes attentes de ses parents.
- Il est souvent sollicité pour jouer le médiateur auprès des parents.
- Les parents ont du mal à accepter son indépendance affective.
Conséquences sur la fratrie
- La préférence entraîne la jalousie.
- Les frères et sœurs peuvent détester le chouchou.
- Certains enfants portent toute leur vie les séquelles du favoritisme.
- Les personnes ayant souffert de ce problème veillent à traiter leurs enfants avec égalité.
- En tentant d’avoir plus d’attention, les frères et sœurs font tout pour réussir leurs parcours scolaires et professionnels et acquièrent plus d’indépendance.