Le Centre social pour la femme et l’enfant au quartier Youssoufia à Rabat est dédié à l’intégration des femmes en situation difficile et à la prise en charge préscolaire de la petite enfance. Opérationnel depuis juin 2016, la gestion est confiée à l’Association Marocaine d’Aide aux Enfants en Situation Précaire (AMESIP).Un autre succès à ajouter au palmarès de cette association qui se donne pour mission, l’amélioration de la situation de la jeune fille et de la femme dans la société. Reportage
Dans cette grande maison, l’ambiance est familiale et chaleureuse. Juste à l’entrée, côté gauche, des tables sont dressées, signe qu’ici au centre, on mange ensemble et en famille. En face un grand espace, bien équipé, c’est la garderie. Les mères peuvent venir suivre une formation, ou travailler, leurs enfants sont en sécurité et ont accès à une éducation, aux gestes quotidiens d’hygiène et à un accompagnement de niveau pré-scolaire adapté.
Au premier étage, des chambres individuelles, avec des lits pour adultes, mais aussi de petits lits pour bébés. Ces chambres « d’urgence “offrent aux femmes ou jeunes filles se trouvant dans une situation difficile, un hébergement temporaire, accompagnées d’un suivi psychologique, juridique et sanitaire. L’idée est de Mme Touria Bouabib, directrice du centre « Ici, les femmes en détresse peuvent trouver paix et sécurité et confiance. Il est si important d’avoir un lieu de vie sécurisant »tenait-elle à préciser. Avec toute son équipe, un accueil des plus chaleureux et conviviale nous est réservé. Nous, c’est cette meute de journalistes invités à visiter le centre social qui vient s’ajouter aux autres centres ouverts à travers le Royaume par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité.
Sur les bancs de l’école pour la 1ère fois !
Toutes les bénéficiaires proviennent du quartier Youssoufia. Ce quartier populaire, à forte densité, à fort accroissement de la population et où 31% de la population féminine vit en situation de précarité. Le foyer accueille actuellement 78 femmes qui se sont inscrites dans les différentes filières de formation couture, broderie, cuisine, dont 15 sont prises en charge au niveau psycho-social et 75 enfants âgés entre 4 ans et 6 ans au niveau de l’enseignement préscolaire. Cet effectif est encadré par 7 formateurs permanents, deux cadres administratifs et une assistante sociale. L’encadrement et le budget de fonction sont pris en charge par l’Entraide Nationale “L’éducation et la formation professionnelle restent les seules réponses pertinentes pour affronter les problèmes auxquels sont confrontées ces femmes »souligne une des éducatrices de ces pensionnaires dont la plupart foulent la classe pour la première fois. La jeune Rahma mariée sans enfants, qui habite le quartier, nous dira plutard, que son désir est d’apprendre à lire et à écrire et lorsqu’ elle aura des enfants elle pourra les suivre dans leur apprentissage.
Des femmes et des filles motivées!
La semaine débute lundi matin avec un planning établi d’avance par l’équipe de travail qui a intégré le centre depuis son ouverture « Le déroulement des activités se passent selon un programme préetabli.L’éducation des jeunes filles a un impact positif sur la promotion de la femme .Les cours se déroulent simultanément dans des salles de classe d’école à hauteur de 6 à 8 heures de cours hebdomadaires.
« Dans ce programme, l’objectif principal est de permettre aux personnes d’avoir un accès à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Néanmoins, parallèlement à ce programme d’alphabétisation, l’association a mis en place une sensibilisation à l’éducation de la santé reproductive et à la planification familiale » continue fièrement l’éducatrice »poursuit l’éducatrice.
Dans les cuisines, les pensionnaires affichent un sourire radieux et s’activent à dresser la table.Radiya est âgée actuellement de 16 années, elle a intégré le centre depuis deux mois. Elle nous informe qu’elle était très heureuse d’apprendre la pâtisserie, la couture, le tricot, l’écriture et la lecture «J’aime lire et écrire, je voudrai aussi apprendre à compter, plus tard je veux ouvrir une boutique de couture et la gérer moi même ».Bien que timides et un peu tendues, nous sentons chez ces jeunes filles un sentiment de mieux être, une motivation et l’envie de travailler pour devenir indépendante.
Assouk Assaghir
Littéralement traduit par « Le petit souk » c’est le nom donné par l’équipe à cette » boutique solidaire”, annexée au centre. C’est un espace d’exposition des produits, gâteaux marocains, confitures, habits traditionnels, prêts à porter, nappe et napperon, broderie, coussins, accessoires de bain et bien évidement des sacs de toile très bellement décorés. Tous ces produits sont, totalement confectionnés par les mains des résidentes. Assouk Assaghir sera bientôt ouvert pour le public « Le lancement de la boutique solidaire ‘’Assouk Assaghir’’, se fera le 8 mars, cette plateforme de soutien à la commercialisation des produits issus des ateliers d’apprentissage des femmes. Celle-ci sera ouverte de façon permanente au grand public, de manière à générer un revenu pour les femmes bénéficiaires » nous annonce la présidente.
Au terme de la période de formation prévue, toutes les jeunes femmes et filles issues de milieux défavorisées ,qui ont pu achever leur apprentissage, quitteront certainement le centre avec un diplôme en poche .Elles pourront vivre de manière indépendante et décente tant sur le plan personnel que professionnel. Tel est l’objectif du centre social pour la femme et l’enfant de Youssoufia, une conviction que partage pleinement la Fondation Mohammed V pour la Solidarité pour qui, la promotion de la femme et son intégration au développement local a toujours fait partie de ses préoccupations majeures.