Tous ceux qui la connaissent ne pouvaient qu’admirer son courage, sa pugnacité, sa vive intelligence, son humilité… Maria Latifi s’est éteinte ce matin à l’aube. Retour sur le parcours inspirant d’une battante.
Issue d’un milieu modeste, Maria Latifi avait réussi à construire son destin par la force de la poigne. « Je suis née sous le signe du travail », se plaisait-elle à dire avec son éternel sourire jovial. C’est ce qui forge son caractère, l’incitant à ne jamais baisser les bras, à ne jamais s’avouer vaincue.
Toute jeune, elle a commencé à travailler, comme ouvreuse dans un cinéma, puis en tant que femme de chambre dans un palace à Neuilly pendant ses études universitaires. Le manque de moyens ne lui a jamais fait perdre de vue ses objectifs et ses priorités. Elle décroche avec les félicitations du jury son doctorat en communication de l’université de la Sorbonne à Paris. Tout naturellement, elle revient au pays, là où réside son ancrage identitaire.
Guidée par cette volonté de ne jamais se complaire dans la facilité, elle choisi d’intégrer le domaine de la télévision, déclinant un poste de professeur alors qu’elle était agrégée en français au Ministère de l’Education Nationale. Elle démontre alors, dès 1993, ses talents de journaliste en animant avec brio plusieurs émissions culturelles, dont notamment l’émission littéraire Préface, en langue française, puis le magazine culturel bilingue Regards, et enfin Namadij.
En 2005, elle est portée à la tête de la chaîne éducative et culturelle Arrabiâ, à laquelle elle insuffle sa passion et sa détermination.
Ce mercredi 16 mai, à l’aube, Maria Latifi a déposé les armes, vaincue par la maladie. Elle s’en est allée, emportant avec elle un pan de notre mémoire.