Il arrive parfois que pour telle ou telle raison, une personne se retrouve marginalisé au travail. La direction veille à ce que la personne mise au placard n’ait pas de responsabilité ou de tâche importante tout en continuant à lui verser le même son salaire. Une attitude qui porte préjudice au salarié et influence négativement l’ambiance au bureau. Laïla Dibaji, spécialiste en Ressources Humaines nous explique comment faire face à ce genre de situation.
Laïla Dibaji, spécialiste en Ressources Humaines
100tabous : Qu’est-ce que la mise au placard dans l’entreprise ?
-C’est une énigme, puisque sur le plan strictement financier, le placard relève de l’hérésie : Payer un salarié à ne rien faire …Pour ensuite rogner sur la moindre dépense. Quand on pense « placardisé », on songe, au mieux, à de sacrés veinards qui se tournent les pouces quand les autres triment.
Au Maroc, en général, la mise au placard résulte d’un conflit personnel. On récompense la servilité plus que l’efficacité. Faute d’arguments rationnels, les salariés sont convaincus qu’ils vont rebondir et ce n’est que momentané. Or, l’ostracisation d’un salarié a pour but de le pousser vers la sortie.
100tabous : Quelles sont les répercussions de cette attitude sur l’employé ?
-On se retrouve face à un syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, qui mène droit à la dépression, à la perte d’estime de soi, aux difficultés relationnelles avec les collègues, etc. Le bore-out est un trouble psychologique, des fois pire que le burn-out, puisque ce dernier est accepté et le bore-out méprisé.
100tabous : Comment réagir face à cette situation ?
Il ne faut pas hésiter à remonter son « bore-out » au médecin du travail, à la DRH, au chef d’entreprise, au comité d’exécution ou encore plus loin. Aussi, ne pas hésiter à contacter l’inspecteur du travail, faire un constat de ces journées par un huissier, mettre en demeure son entreprise…
100tabous : Quelles solutions adopter ?
-La meilleure façon de s’en sortir est de placer son énergie ailleurs pour sortir de « bore-out ».
-Fréquenter les enthousiastes, rire de tout et de rien, Aller vers soi pour y trouver des ressources, rythmer son temps avec l’actualité et la veille du marché…
– Demeurer en attente de reconnaissance ou de réparation du préjudice moral subi n’arrive presque jamais, sauf, peut-être, chez les bisounours.
-Et s’il le faut, partez, osez quitter et chercher ailleurs. La santé n’a pas de prix.
