Le récent rapport sur l’état de la population mondiale au titre de l’année 2017 démontre une fois de plus que de toutes les catégories de population ce sont les femmes et les filles qui subissent le plus les retombées négatives de ces inégalités. Dans 34 pays, les écarts de revenus se sont creusés entre 2008 et 2013 et dans 68 pays, les disparités entre les sexes se sont accentuées entre 2015 et 2016. Les lois protégeant contre « la violence économique » sont quasi inexistantes et dans beaucoup de pays les lois existantes ne sont pas correctement appliquées.
Publié sous la thématique : «Des mondes à part : Santé et droits en matière de reproduction, à une époque marquée par les inégalités» , L’UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la Population, a présenté conjointement avec le Ministère de la Santé ce rapport qui met en relief la corrélation entre les inégalités économiques, la santé et les droits en matière de reproduction et les orientations stratégiques nationales dans le cadre du Programme National de la Santé pour la prise en charge des Femmes et des Enfants Victimes de Violences.
Aggravation des inégalités
De nombreux pays ont adopté des lois pour lutter contre ces inégalités, de prime abord, le principe de l’égalité. Néanmoins des inégalités entre hommes et femmes revêtent des facettes multiples et ont tendance à se nourrir les unes des autres « La richesse cumulée des 2473 milliardaires du monde équivaut à 80% du PIB cumulé de tous les pays du monde en 2015 et dans les pays en développement, le nombre moyen d’enfants par femmes est trois fois plus élevé chez les 20% les plus pauvres que chez les 20% les plus riches. Des centaines de millions de femmes et de filles peinent encore à accéder aux informations et aux services en santé sexuelle et reproductive.95% des naissances dans le monde ont lieu dans des pays en développement.830 femmes environ meurent chaque jour de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. 99% de tous les décès maternels surviennent dans des pays en développement » lit-on dans ce rapport.
Chaque année, dans les pays en développement, le manque d’accès à des services de PF entraîne 89 millions de naissances non planifiées et 48 millions d’avortements. « Dans les pays en développement 12,8 millions d’adolescentes ne bénéficient pas des services de PF dont elles ont besoin. Dans les régions en développement 43% des grossesses ne sont pas planifiées : elles concernent le plus fréquemment les femmes pauvres, peu instruites et vivant dans le monde rural. Au niveau mondial, les jeunes femmes et les adolescentes (15-24 ans) représentent 60% des jeunes séropositifs et 58% des nouvelles infections à VIH chez les jeunes » continue le rapport.
Le chemin vers l’égalité
Cependant, le monde ne peut pas rester les bras croisés devant cette disparité et ces inégalités dont les femmes et les filles subissent le plus les retombées négatives .Le FNUAP appelle à élargir l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, aborder les autres dimensions de l’inégalité « Des actions doivent être mises en œuvre en vue d’un avenir meilleur, dans lequel toutes les femmes sont maîtresses de leur vie, bénéficient du même accès aux soins de santé sexuelle et reproductive, et disposent des connaissances, des compétences et du pouvoir nécessaires pour trouver un emploi rémunéré. Des actions spécifiques pour les victimes des violences fondées sur le genre, en particulier les jeunes filles, sont nécessaires pour réduire l’impact des inégalités .Les pays ne pourraient pas faire face aux troubles et menaces à la paix et au développement, à moins que les inégalités ne soient résolues d’urgence et que les femmes les plus pauvres puissent prendre leurs propres décisions. Réduire les inégalités est aussi un engagement pris par les pays du monde entier pour réaliser un programme de développement durable à l’horizon 2030. Ce programme aspire à un monde plus inclusif et durable pour tous et partout, qui ne laisse personne pour compte,» conclut le rapport.