Moudawana : Ce que révèle l’enquête sur le code de la famille

Cette enquête, la première après dix ans de l’application de la Moudawana vise uniquement les réalisations au sein de la famille et non l’arsenal juridique. Elle révèle que 22% des personnes interrogées affirment que la Moudawana a eu un impact positif sur les relations entre conjoints, contre 18 % en 2009. 45% des sondés souhaitent une reforme du code de la famille et 73% sont pour le renforcement de l’égalité et la démocratie dans la prise de décisions au sein de la famille.

 

Les résultats de l’enquête réalisée par le Ministère de la Solidarité, de la Famille et du Développement Social, en partenariat avec ONU-Femmes et dirigée par une équipe de chercheurs, jeunes et dynamiques ont été dévoilés la fin du mois de juillet. Elle a sondé 1200 personnes réparties sur 100 zones. Son principal objectif, permettre au gouvernement « d’évaluer le degré des connaissances de la Moudawana par le citoyen, ses nouvelles dispositions et la détermination des différents changements dans les relations familiales et la famille marocaine ».

Parmi ses principales conclusions :

-22,7% des personnes interrogées affirment que la Moudawana a eu un impact positif sur les relations entre conjoints, contre 18% en 2009.

-60% des sondés ont indiqué que la Moudawana a influencé positivement les mentalités. 48% pensent que le changement a également touché la mentalité de l’hommes et a eu un impact sur ses agissements. L’enquête a démontré en ce qui concerne les membres de la famille que:

-70% considèrent que la Moudawana a donné plus de droits aux femmes, contre 16,7 % qui ont affirmé que ce sont les hommes qui en ont bénéficié le plus. 4,9% pensent que ce sont les enfants qui ont eu plus de droits et 5,5% estiment que les droits varient selon le code.

-58,9% des personnes sondées ont reconnu que les femmes et hommes bénéficient des mêmes droits et devoirs au sein de la famille alors que 51% estiment que la contribution de la femme ayant un revenu aux dépenses du foyer ne lui confère pas de droits supplémentaires.

 

La Moudawana garantit la longévité de la famille

 

-Si 92,4% ont confirmé l’impact positif de la responsabilité partagée des conjoints, 80,3% ont considéré que la Moudawana est un acquis pour la famille marocaine, qu’elle garantit l’équilibre des relations au sein de la famille (28,6%), qu’elle est un facteur de longévité du mariage (19,6%) et qu’elle est conforme à la réalité(30%). 73% demandent la nécessité de renforcer l’égalité et la démocratie dans la prise de décision au sein de la famille.
L’équipe qui a dirigé l’enquête a évoqué en conclusion, quelques recommandations émises par les personnes questionnées, tel le souhait de reformer quelques articles de la Moudawana, notamment l’article 20 qui autorise le mariage des garçons et des filles avant l’âge de la capacité matrimoniale prévu; l’article 49 qui réglemente le patrimoine et la répartition des biens; l’article 156 qui régit l’affiliation durant les fiançailles,et enfin l’article 238 sur la tutelle de la mère sur les enfants.
Les chiffres rapportés par l’enquête sont aussi significatifs qu’éloquents, reste maintenant leurs perceptions par les organisations de défense des droits de la femme qui réclament depuis toujours de mettre en place de réels projets de lois et reformes afin de pallier à toute forme de discrimination à l’égard des femmes, dont le projet de loi 103.13 relatif à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, « à même de minimiser ce phénomène et d’incriminer les auteurs de violence, pour une société équitable, constructive et sereine ».

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