Lancée sous le slogan « Soulaliyates : Une nouvelle loi… le combat continue ! », le mouvement revendicatif des femmes Soulaliyates et l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) ont lancé leur campagne de communication. Cette campagne informera et sensibilisera les décideurs ainsi que le grand public sur la situation actuelle des femmes Soulaliyates à l’aune de la nouvelle loi.
Lors de la conférence de presse tenue en ligne ,qui a réuni femmes Soulaliyates et militantes de l’ADFM ,les organisatrices ont expliqué que « A travers cette campagne, les Soulaliyates appellent à l’application de la Constitution pour mettre fin aux discriminations dont elles sont victimes et notamment depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi relative aux terres collectives».
La campagne de communication digitale sera diffusée amplement sur les réseaux sociaux.Initiée au vu des obstacles de mise en œuvre qui minent encore l’accès des ayants droit aux propriétés qui leur reviennent légalement, l’ADFM rappelle que « Depuis juillet 2019 avec l’adoption d’un cadre législatif mettant fin aux pratiques coutumières discriminantes envers les héritières, la loi a établi pour la première fois le droit de propriété à ces femmes. Or, les conditions d’éligibilité à l’héritage sont tellement contraignantes qu’elles représentent un réel obstacle pour asseoir cet acquis ».
Quand une Circulaire balaye une Loi !
En 2020, la dernière circulaire transmise par le ministère de l’Intérieur aux gouverneurs ,et conformément au nouveau cadre normatif complété par ladite circulaire, les héritières doivent avoir le même lieu de résidence où se trouve le terrain qui leur revient. Ce dernier doit impérativement être exploité, de manière à établir une preuve qu’il sert à une activité, ses propriétaires devant exercer des métiers d’agricultrices.Chose qui est impossible estiment les militantes « Les conditions étant quasiment impossibles à réunir chez toutes les femmes à qui cette loi s’applique, les concernées ont déploré ainsi qu’après 14 ans de lutte pour leur droit aux terres collectives , une loi l’a enfin consacré, mais une circulaire le leur a retiré de nouveau ».
La mobilisation des femmes Soulaliyates pour leur droit ne date pas d’hier. Appuyées par les militantes de l’Adfm et plusieurs militants des droits de l’Homme , les soulalyates poursuivront leur combat pour leurs droits d’accès au foncier. Elles ne lâcheront rien ,même si ça doit durer encore longtemps.