Le dernier numéro du magazine L’Equipe a tenté de briser le tabou des règles des sportives. On se rappelle qu’aux derniers Jeux Olympiques de Rio, la nageuse chinoise Fu Yuanhui avait osé en parler ouvertement, imputant ses piètres performances à ses règles.
En août de l’année dernière, Fu Yuanhui avait brisé un tabou tenace dans le monde du sport : celui des règles. Et bien avant elle, une autre sportive, Heather Watson, sortie dès le premier tour de l’Open d’Australie en janvier 2015, avait expliqué que son élimination était due à «un truc de filles». En fait, même si les sportives ne sont jamais au top de leurs performances pendant les menstruations, elles sont bien rares à en parler, car une certaine honte entoure les règles dans le milieu sportif.
Le dossier publié ce 18 février par L’Equipe, le magazine français à fort lectorat masculin, évoque sans détour ce sujet. Le témoignage des sportives sondées par l’hebdomadaire lève le voile sur le dernier tabou dans l’univers du sport de haut niveau. En effet, bien souvent, pour expliquer leurs mauvais résultats, les sportives parlent de crampes, fatigue, gastro, maux de ventre, manque d’énergie, etc. sans jamais évoquer ouvertement les règles.
Véritable handicap pour beaucoup de sportives pendant les entraînements et les compétitions, la survenue des règles avec sa cohorte de douleurs ne doit plus être occultée. Des petites brèches s’ouvrent doucement, mais le manque de médecins du sport parfaitement au faite des spécificités féminines ne facilite pas la tâche. selon l’hebdomadaire, un module de deux heures existe, mais cette formation n’est même pas obligatoire. C’est dire qu’il reste encore du chemin avant que ce tabou ne disparaisse.