Pour la première fois de l’histoire législative du Maroc, forcer sa femme à avoir des rapports non consentis en ayant recours à la force est considéré comme un viol conjugal, acte puni par la loi.
Il fallait juste oser le faire. Cependant il est indispensable d’encourager ce jugement qui pourrait faire jurisprudence. La Cour d’appel de Tanger vient de condamner un jeune homme âgé de 25 ans, originaire de la ville de Larache, à deux ans de prison ferme pour le viol de son épouse. La peine a été assortie d’une amende de 2 000 dirhams et d’une somme de 30 000 dirhams que l’auteur du viol devra verser à la victime en guise de dédommagement.
L’information rapportée par quelques confrères via des sites information, révèle que le jeune homme condamné était poursuivi pour avoir « contraint son épouse à avoir des rapports non consentis en ayant recours à la force, » précisant que l’épouse a été en mesure de procurer un certificat médical constatant « de graves déchirures vaginales provoquées suite à un rapport violent, la nuit où la jeune femme a été déflorée. » Et d’ajouter qu’au-delà des séquelles physiques, l’avocat a également fait valoir, devant le tribunal, les conséquences psychologiques subies par la victime.
Pour ce jugement, la cour d’appel a fait appliquer les Articles de la Loi 103-13 relatives à la lutte contre les violences faites aux femmes et les dispositions de la présente loi.
Une femme courageuse!
Il faut aussi parler du courage de cette jeune femme qui a bravé la hchouma, les interdits et les tabous qui gangrènent notre société. La victime a pu prouver le viol sur la base d’“un certificat médical faisant état de déchirures vaginales provoquées par un rapport violent, la nuit où elle a été déflorée”. La Cour a également reconnu “l’état de détresse dans lequel était plongée la plaignante, retenant que celle-ci souffrait d’une dépression qui aurait pu la conduire au suicide”.
Rappelons que la Loi 103-13 relatives à la lutte contre les violences faites aux femmes votée récemment par le Parlement pénalise tout acte considéré comme des formes de harcèlement, d’agression, d’exploitation sexuelle ou de mauvais traitement, sans toutefois condamner le viol conjugal.
Depuis des dizaines d’années, associations des droits de femmes et mouvements luttant contre les violences de genre n’ont cessé d’informer, de sensibiliser, de mobiliser en sit-in, marche ou manifestation pour lutter contre ce problème néfaste qui détruit notre société. Via aussi des formations, des plans, des programmes, des campagnes de sensibilisation et de solidarité envers les femmes et les filles victimes de violence pas seulement physique mais aussi, violence psychologique, économique morale, patriarcale, harcèlement, mariages forcés, mariages des mineurs, viols collectifs, viols filmés etc.