L’exposition photographique de la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranéen “Femmes qui rompent les normes : Transformer les villes méditerranéennes” fait escale en Espagne. Accueillie depuis le 1er octobre par l’Université de Vic, en Catalogne, l’exposition se poursuit jusqu’au 30 de ce mois. Parmi les dix photos exposées, celle de la Marocaine Fatima Essabar.
L’exposition qui a repris sa tournée après que la pandémie COVID-19 a modifié son programme, présente les photographies des 10 finalistes du concours. Chaque image est accompagnée d’un texte qui nous aide à mieux saisir les histoires des femmes inspirantes qui figurent sur les photos. «Femmes qui rompent les normes » nous rapproche de femmes courageuses qui ont brisé les stéréotypes de genre dans leurs communautés et ont ainsi contribué à apporter un changement dans leur environnement en Algérie, en Belgique, en Égypte, au Maroc, en Palestine, en Turquie et en Israël.
Lancée par la FFEM en novembre 2017 à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, l’exposition est une excellente occasion de réfléchir à la manière dont la lutte pour l’égalité des sexes se déroule dans les différents contextes de la région euro-méditerranéenne.
« Les anonymes » Nassima Baziz ,Algerie
« Le 28 décembre 2017. Dans un immeuble haussmannien du centre-ville algérois, une dizaine de femmes se donnent rendez-vous afin de clôturer une année de militantisme autour d’un atelier de danse contemporaine. Meriem B. Danseuse immigrée à Montréal depuis plus d’une dizaine d’années, Meriem aura enfin l’occasion de donner son premier cours de danse en Algérie, à des Algériennes. La photographie tente ainsi de mettre en relief plusieurs paramètres, la volonté d’anonymat de ces jeunes femmes dictera la prise, mais pas seulement…et ce qui au départ était une contrainte deviendra le fil conducteur de la prise. Tout en évanescence, les anonymes sont nous toutes, elles n’ont pas de visages et pourtant elles bougent et font bouger les choses ».
« Légalement, sans permission » Fatima Essabar, Maroc
Ce portrait est un hommage à une militante inspirante née en 1975 qui s’est engagée dans différents actes de désobéissance civile pour les femmes, les droits humains, les droits des personnes LGBT, et les stéréotypes de genre véhiculés par la société et le patriarcat au Maroc. Betty Lachgar a cofondé avec une amie le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (M.A.L.I.), mouvement universaliste, féministe et laïque qui défend les droits humains et les libertés individuelles au Maroc. Depuis le lancement du mouvement, elle a mené plusieurs actions et a été arrêtée à diverses reprises. Elle a été agressée physiquement et sexuellement par trois policiers, a été victime de cyber-harcèlement et a reçu des menaces de mort. .. On la voit sur la photo, avec un tableau où est inscrite la date de l’action en question et la date du jour où elle a reçu la convocation de la police intitulée « Sans permission ».
Hanane Hajj Ali, Nora Noor, Belgique
Hanane Hajj Ali est actrice libanaise .Elle se définit comme une « artiviste ». Sa pièce de théâtre raconte l’histoire d’une femme qui court dans les rues de Beyrouth, elle observe cette ville qui change et son corps qui n’a plus la même énergie. Elle nous fait aussi part de ses fantasmes. Une femme voilée, actrice de théâtre qui parle de ses fantasmes sur scène ? À travers ce morceau de tissu, Hanane veut abattre les voiles qui sont devant nos yeux et nous poussent vers l’ignorance. Elle casse les tabous, parle ouvertement sur scène de sexe, politique et religion ».