Le verdict est tombé dans l’affaire du viol d’El Hasnae, le 6 mars 2017. Les violeurs ont écopé de 10 ans de prison chacun. Une peine trop clémente aux yeux des associations qui se sont constituées partie civile.
Le verdict dans l’affaire du viol collectif d’El Hasnae, qui avait mis fin à ses jours après cette terrible agression en se jetant dans un puits a eu finalement lieu le 6 mars dernier. Une soixantaine d’avocats ont représenté la jeune victime ainsi que les autres filles victimes de ce viol collectif. Aussi, et en dépit de la tentative des avocats des accusés réclamant leur acquittement, au prétexte qu’il n’y a aucune preuve les incriminant hormis la parole des victimes, et que ces jeunes filles doivent elles-mêmes être jugées pour « corruption sexuelle » car ayant accompagné de leur plein gré les violeurs, la cour d’appel de Hay Riad à Rabat a reconnu les chefs d’accusation retenus contre eux.
La défense de El Hasnae, martyre du viol au Maroc a souligné les multiples antécédents judiciaires des violeurs qui varient entre 6 mois et 7 ans de prison , la création de leur organisation criminelle depuis la prison, les témoignages des autres filles, ainsi que le certificat médical détaillant l’Etat physique de « El Hasnae » suite au kidnapping , viol et torture qu’elle a subi 24 heures durant. Les avocat-e-s ont statué les plaintes déposé-e-s par plus de 15 femmes dont la moyenne d’âge est de 21 ans, condamnant par ailleurs la législation laxiste qui soutient ces actes dont sont victimes les femmes au Maroc, et le courage et la bravoure de El Hasnae, qui a permis l’arrestation de ces violeurs en série, sauvant ainsi des centaines d’autres femmes .
Après la longue délibération des défenseurs des accusées, le Procureur du Roi a tenu à rappeler que l’engagement de l’Etat à protéger les femmes contre toutes les agressions. Il a également évoqué ces cas de femmes qui n’osent même pas parler de ces agressions à leurs proches et familles et ne franchissent jamais le seuil d’un commissariat pour porter plainte.
Le verdict est finalement tombé à22h30. Les violeurs ont été condamnés à 10 ans de prison ferme chacun. La défense estime, toutefois, que le verdict ne rend pas justice à l’âme de « El Hasnae » et à l’ensemble des femmes faisant partie de l’affaire ( 15 au minimum ) .
Pour sa part, l’Union Féministe Libre (UFL) compte faire appel du jugement face à la légèreté du verdict et ré-exprime son engagement pour la lutte contre les violences faites aux femmes ainsi que le combat pour les droits des femmes au Maroc, dans la région et partout dans le monde. L’UFL souligne l’urgence de la réforme et l’adoption du projet de loi 103.13 tel que revendiqué par le mouvement féministe national, et salue la résistance de El Hasnae , des 15 autres filles et des millions de femmes à travers le Royaume.