Les Panafricaines en conclave à Casablanca

Les Panafricaines en conclave à Casablanca

Près de 200 journalistes en provenance de 54 pays africains participent au 2ème forum des femmes journalistes d’Afrique, les Panafricaines. Les débats ouverts ce vendredi matin ont focalisé sur la distorsion entre l’image et la réalité et les clichés et stéréotypes véhiculés autour de la migration.

 

La deuxième édition du Forum des femmes journalistes d’Afrique « Les Panafricaines » a connu l’organisation d’un Grand débat sur le thème : “D’une rive a l’autre, pour un regard juste sur les migrants”. Un échange qui a réuni des journalistes et experts de la question migratoire.

Le débat a été modéré par Samira Sitaïl, Directrice adjointe en charge de l’information et des magazines à 2M, qui a commencé par préciser la problématique au cœur de ce débat, à savoir la distorsion dont souffre l’image des migrants. Car, si les crises humanitaires, les persécutions, et les guerres civiles ne peuvent être occultées, elles font l’objet de traitements si simplistes et partiels qu’ils en sont venus à constituer la seule réalité qui caractérise les flux migratoires, aux yeux des opinions publiques aussi bien des pays d’accueil que des pays d’émigration.

Dans ce sens, Ana Fonseca, chef de mission de l’Agence des Nations Unies des Migrations au Maroc a tenu à souligner que le traitement du phénomène migratoire doit se faire à travers un prisme humain, car  « Au cœur de ce qu’on appelle les flux migratoires, il y a surtout des personnes qui ont besoin de protection ».
Une position soutenue par Driss El Yazami, Président du Conseil National des Droits de l’Homme qui a rappelé que « le migrant a des droits fondamentaux qu’il faut respecter, quelle que soit son statut juridique. »

Un statut qui soulève une question fondamentale, a souligné Samira Sitail, celle de l’impact que peuvent avoir les terminologies adoptées pour décrire les migrants, notamment dans les médias occidentaux. Migrants légal, illégal, clandestin, des termes chargés de sens qui déforment la réalité et véhiculent une image erronée et biaisée de la migration africaine.

 Larry Macaulay (Nigéria), fondateur et Rédacteur en Chef de « Refugee Radio Network » à Hambourg en Allemagne, a par ailleurs précisé que la déconstruction des préjugés relève en premier lieu de la responsabilité des africains : « Nous les migrants, nous les africains, nous les étrangers, nous avons la responsabilité de changer notre image ». Il faut refléter la réelle image de l’Afrique, et ne pas attendre que l’occident la façonne.  « Nous devons montrer aux médias européens qu’on peut s’organiser en tant qu’africains, de manière constructive et réfléchie. »

 

 

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