Après quarante semaines de grossesse (à partir du premier jour des dernières règles), votre bébé est prêt à venir au monde. Plusieurs heures vont pourtant se dérouler entre le moment où vous sentirez les premières contractions et celui de la naissance de votre bébé. La durée du travail varie en fonction des femmes et en fonction de la parité (femme ayant déjà accouché), mais en moyenne, la durée du travail est de 14 à 20 heures.
Les premiers signes annonciateurs du début du travail sont « l’émission du bouchon muqueux qui correspond à quelques filets de glaire avec du sang ou une rupture franche de la poche des eaux ». La patiente ne sera admise à la clinique ou la maternité que lorsque les contractions deviendront rapprochées, c’est-à-dire, toutes les 10 à 15 minutes, pendant au moins une heure. En effet, deux phases caractérisent le déroulement du travail. « La première phase qui va d’un col encore fermé jusqu’à un col ouvert à 3 cm est dite phase de latence. Elle est très longue puisqu’elle dure de 12 à 14 heures et souvent la future maman la passe à domicile car les contractions sont encore supportables. La deuxième phase (quand le col est ouvert au-delà de 3 cm) est dite active. Celle-là est plus rapide. On estime que le col s’ouvre d’au moins 1 cm /heure. Une fois le col ouvert à 10 cm, on dit que la dilatation est complète et l’expulsion par voie basse est possible à condition que la tête descende et s’engage dans le bassin »

Dans la salle de travail
Une fois admise à la clinique ou à la maternité, la future maman est prise en charge par l’équipe obstétricale. Le col est alors ouvert au moins à 1 ou 2 cm. « La patiente est vue par son gynécologue qui donne les directives pour le déroulement du travail et elle reste sous la surveillance de la sage-femme. Celle-ci doit surveiller les paramètres suivants : l’état général de la patiente (tension artérielle, température) ; l’apparition d’un saignement ; le rythme cardiaque fœtal ». Placée sous Monitoring fœtal pour surveiller de façon précise et ponctuelle les battements cardiaques du fœtus, la patiente aura également une sonde qui notera les contractions (leur nombre, leur rythme et leur intensité). La sage-femme a également pour mission de surveiller « la dilatation du col qui doit progresser de façon harmonieuse (au moins 1 cm/heure) et la couleur du liquide amniotique. Celui-là doit être clair. S’il est de couleur verdâtre ou sanglante, elle avise le gynéco. Le dernier élément à surveiller en salle de travail est la descente de présentation (la tête fœtale). Si tous ces éléments évoluent favorablement et que la femme arrive en fin de travail (col à 7-8 cm), le gynécologue est prévenu. Il arrive pour encadrer toute cette dernière phase de travail, expulsion, accouchement du bébé, délivrance, éventuellement suture d’une épisiotomie. Certaines femmes, ne pouvant supporter l’intensité des douleurs, peuvent aussi réclamer une péridurale. Celle-ci a d’abord « des indications médicales. Elle est proposée aux patientes qui ne doivent pas fournir beaucoup d’efforts lors du travail, à savoir la cardiaque, la myope (risque de décollement de la rétine), l’asthmatique, etc. ».

La naissance de bébé
Au cours de la dernière phase, les contractions se sont faites plus intenses et plus rapprochées, la tête est bien engagée dans le bassin, mais pour aider à la naissance de votre enfant, il faudra fournir un grand effort et pousser fort. Le passage de la tête est le plus difficile, mais ensuite le corps de bébé viendra tout seul, sans avoir besoin de pousser. Vous allez donc participer activement à la naissance de votre enfant en vous faisant guider par le gynécologue et la sage-femme. C’est au cours de cette étape que le médecin peut pratiquer une épisiotomie. « Souvent, lorsque la tête est engagée et que le gynéco voit que le périnée est très tonique, ou que celui-ci commence à blanchir et à se déchirer, il procède à une épisiotomie ». Mais lorsque la phase d’expulsion a duré plus qu’il ne faut et pour éviter une souffrance fœtale, le gynécologue aura recours à une extraction instrumentale (forceps, ventouse ou spatules). Parfois, une césarienne d’urgence peut être décidée en cours de route. C’est le cas lorsqu’il y a souffrance fœtale : le bébé ne va pas bien et il faut le faire naître le plus rapidement possible ou encore lorsque le cordon ombilical est coincé entre le dos du bébé et la paroi de l’utérus. La césarienne est envisagée également quand il y a une déchirure des vaisseaux ombilicaux (hémorragie très rare), un bébé trop prématuré, ou lorsqu’il y a menace d’une rupture utérine. Le gynécologue peut également décider d’une césarienne lorsque les contractions sont inefficaces et que le travail ne progresse pas…
Pour d’autres accouchements, la voie basse ne peut guère être envisagée et le médecin propose d’emblée une césarienne. Celle-ci peut être préconisée lorsqu’il y a une présentation anormale du bébé : oblique ou siège chez la primipare, un placenta bas inséré, un utérus bicicatriciel, une grossesse multiple, une hypertrophie fœtale, etc.

La délivrance
Après la naissance de l’enfant, la dernière étape est la délivrance, l’expulsion du placenta. De nouvelles contractions apparaissent pour décoller le placenta de l’utérus. Cette phase nécessite une parfaite surveillance car parfois des complications peuvent survenir, avec un risque d’une forte et brutale hémorragie. La surveillance de l’état général de la maman se poursuivra en salle de travail au cours des deux heures suivant l’accouchement pour évaluer correctement le saignement et agir en cas d’anomalie. Tension artérielle, pouls, température, saignements vaginaux sont ainsi surveillés. Ensuite, la maman rejoint sa chambre. Bébé est né. Il est en bonne santé. Félicitations.