La Fondation Esprit de Fès organise la 25ème édition du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde, sous le thème « Fès, à la Confluence des Cultures ». Pour cette édition, les organisateurs ont tenu à valoriser plus encore la dimension féminine de la scène spirituelle. Ainsi, du vendredi 14 juin au samedi 22 juin, une part essentielle de la programmation artistique et intellectuelle leur sera dédiée.

Préoccupées et unies par les mêmes valeurs humaines, des dizaines de femmes artistes de différentes cultures et religions se réuniront pendant une dizaine de jours en vue de partager leurs visions du monde et des arts. Le festival rassemblera ainsi des participantes en provenance d’Irlande, du Canada, des Pays-bas, d’Arménie, de France, d’Inde, de Serbie, de Cuba, du Senegal et du Maroc… A travers la rencontre inédite de Svetlana Spajic et Chérifa, deux figures iconiques de la transmission du patrimoine oral, les voix pastorales des montagnes serbes et berbères feront résonner leurs échos le mercredi 19 juin. Des chants perses aux litanies irlandaises, en passant par la viole de gambe et les complaintes de la cornemuse Gaïta, c’est un beau programme en perspective. Parmi les artistes, de sublimes voix féminines telles que Michelle David. Accompagnée du Gospel Sessions, elle embarquera le public jusqu’à Détroit, ville de Marvin Gaye et de Diana Ross, à Chicago et en Louisiane. Autre tête d’affiche : Sahar Mohammadi, l’une des plus belles voix du chant classique persan, qui sera aux côtés de Haig Sarikouyoumdjian, jeune virtuose du duduk, instrument à anche double, inscrit depuis 2005 sur la liste du Patrimoine Immatériel de l’Humanité. Un duo unique qui s’amusera, avec finesse et élégance, des notes et des sons.

La force féminine
La formation cubaine Obini Bata interprétera, avec agilité et brio, un florilège de chants et danses rituels des femmes de la Santeria issu de la religion Yoruba le mardi 18 juin. La formation multigénérationnelle de la Havane, comprend Eva Despaigne, la Maestra sexagénaire et le dernier des membres fondateurs, et cinq jeunes femmes issues de contextes professionnels et artistiques divers, ce qui explique l’extraordinaire polyvalence de leur performance entre jeu théâtral, chant, musique et danse. L’ensemble Soufie des femmes du Sénégal se livrera également à une prestation sensible et émouvante. Venues directement du pays de la Téranga, ces artistes mêleront leurs voix et leur instruments pour honorer la confrérie Tijanniya, et rappelleront le public à cette composante profondément africaine de Fès.
La créativité artistique féminine sera également mise en valeur à travers le groupe Meera, du nom de l’une des plus grandes poétesses d’Inde, qui présentera le show chorégraphié et interprété par Chitra Visweswaran, l’icône de Bharata Natyam. Le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde attend aussi des pionnières : Obini Batá, une formation initiée il y a 25 ans par trois danseuses de la Compagnie Nationale de Danse Folklorique Cubaine. Leur particularité ? Elles ont osé défier la tradition masculine des percussionnistes en devenant les premières femmes à jouer du batá, tambour, à deux têtes et à peau de bouc, de la santeria, religion afro-cubaine. Sur scène également, une rencontre inédite et très attendue : Svetlana Spajic et Chérifa, deux figures iconiques de la transmission du patrimoine oral, les voix pastorales des montagnes des Balkans et du Moyen-Atlas.

Enfin, un groupe exclusivement féminin venu d’Inde dédiera son spectacle cette même journée à Meera, reconnue comme une des plus grandes poétesses du 16ème siècle et la maîtresse du chemin spirituel Bakhti. Le spectacle, chorégraphié et interprété par Chitra Visweswaran, l’icône de Bharata Natyam, avec les danseuses de la Chidambaram Dance Company, est une véritable célébration de la princesse-poète, de son courage, de sa dévotion et de ses engagements profonds.
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