La Fondation CDG rend hommage en cette fin d’année 2022 à Hosseïn Tallal, disparu il y a quelques mois, en présentant l’exposition “Hosseïn Tallal, le narrateur de l’indicible”. En décembre 2020 ,le défunt avait accompagné la fondation dans la réalisation de l’exposition consacrée à sa mère “Chaïbia Tallal, la Magicienne des arts” .
Hosseïn Tallal laisse derrière lui le souvenir d’un personnage atypique qui se distinguait par sa grande connaissance du milieu des arts au Maroc, et qui s’exprimait curieusement davantage sur ses pairs que sur sa propre personne. « Nous avions relevé que derrière ses anecdotes et ses récits, Hosseïn Tallal masquait sa grande pudeur à se mettre en avant comme s’il s’interdisait de prendre une autre parole que celle qu’il réservait à sa regrettée mère » indique l’équipe organisatrice .

Accueillie à la galerie d’art “Espace Expressions CDG avec le concours de prêteurs et du commissaire d’exposition, Monsieur Farid Ghazaoui, l’exposition tentera de révéler la part de non-dit chez Hosseïn Tallal, afin de percevoir cette part d’indicible dans ses récits, car l’artiste n’a presque jamais révélé les idées marquantes derrière sa peinture. « Le récit chronologique des œuvres rythmant l’exposition présente Hosseïn Tallal sous un autre angle, celui d’un jeune adulte fasciné par les personnages de roman, de cirque, ou de cinéma qu’il rencontrera entre Casablanca et Paris au milieu des années 1960, et dont il aimait raconter l’entrain, l’énergie, mais aussi leur solitude » explique l’équipe CDG..

La représentation figurative dont il ne s’est jamais départi était son langage de prédilection pour raconter des scènes en mouvement, comme s’il décortiquait des pellicules de cinéma où chacune des images éclairent sur cet indicible qui l’on ne “voit pas” au premier regard. Là, Hosseïn Tallal peut pointer son doigt sur la part d’ombre de ses personnages fictionnels pour en révéler la solitude, le plaisir ou l’incertitude.
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Talal se raconte après le décès de sa mère.
Plus tard dans sa carrière et après le décès de sa mère, on notera l’attitude plus figée de ses portraits aux chromatismes moins rieurs et l’on comprendra la dimension plus personnelle de son travail, où Tallal se raconte après le départ de Chaïbia. Les visiteurs de l’exposition “Hosseïn Tallal, le narrateur de l’indicible » sont invités à mettre en perspective les recherches de l’artiste et l’histoire des arts au Maroc, afin de mieux comprendre la sincérité d’un travail qui n’a jamais tenté de s’adosser à un mouvement ou à une pratique aussi séduisante soit-elle. Hosseïn avait pour grands amis Ahmed Cherkaoui, Jilali Gharbaoui, Farid Belkahia, et surtout “Chaïbia”, autant de figures marquantes qu’il rejoint à son tour au panthéon des artistes marocains.