« Ce thème des Renaissances est en parfaite harmonie avec l’esprit de notre pays qui s’est toujours positionné comme une terre de renouveau culturel, spirituel et artistique, portée la volonté de Sa Majesté le Roi que Dieu L’assiste », affirme Abderrafia Zouitene, Président de la Fondation Esprit de Fès. « Et cette ambition se déploie, année après années, en étroite collaboration avec les partenaires internationaux du Royaume, et notamment dans le cadre d’une coopération Sud-Sud conforme à la vision royale », précise-t-il.
C’est à ce titre que l’Italie a été désignée en 2025 comme pays à l’honneur, la nation de Dante et de Michel-Ange étant bien sûr associée au mouvement de la Renaissance qui, dès la fin du XVIe siècle, fut une période de grands changements philosophiques, culturels et artistiques marquant la transition du monde médiéval vers la modernité. Une référence qui sera célébrée à travers le jumelage unique entre la ville de Fès et Florence, immortelle capitale de l’art italien. Cette édition rendra également hommage à l’Afrique, ce continent ancré dans ses cultures millénaires mais aussi orienté vers la jeunesse et l’avenir, dont les artistes sont les vecteurs de transmission d’un héritage immense et les acteurs d’une volonté forte de renouveau.
Création d’ouverture « Renaissances, de la Nature au Sacré »
Alors que le festival se tiendra sur neuf jours, incluant deux week-ends, la thématique annoncée s’exprimera pleinement dès la traditionnelle soirée d’ouverture du vendredi 16 mai. Celle-ci réunira une incroyable diversité d’artistes pour un show de sons, de danses, de lumières et de projections en mapping sur la scène de Bab Makina, intitulé « Renaissances, de la Nature au Sacré ». Telle une succession de fragments, associant les rituels soufis d’Afrique, d’Arabie et de l’Océan indien au rayonnement de la Qaraouiyine puis au réveil européen dont le Rinascimento italien fut le déclencheur, cette création originale célèbrera l’homme dans ses multiples renaissances.
Le déroulement des week-ends illustre à merveille l’esprit de la programmation, autour de trois temps : mise en ambiance dans les beaux jardins de Jnan Jbil dès 17 heures, puis grand spectacle en tête d’affiche à Bab Makina et, enfin, retour à Jnan Jbil (à juste quelques pas) pour une fin de soirée festive et spirituelle à partir de 23 heures.
Samedi 17 mai, les « Rituels Soufis de l’Océan Indien, le Deba de Mayotte et l’Ensemble soufi Al Areej du Sultanat d’Oman », ainsi que les « Maitres tambours du Burundi » animeront les jardins, tandis que la scène principale verra la création d’une œuvre du compositeur baroque italien Monteverdi, concert organisé avec le soutien de l’Ambassade d’Italie et de l’Institut Culturel Italien de Rabat. Ces « Vêpres de la Sainte Vierge » offriront un grand moment aux mélomanes avec la rencontre des maitres Antonio Greco de Florence et Mohammed Briouel de Fès.
Dimanche 18, alors que les derviches de « L’Ensemble des Cérémonies Soufies d’Istambul » se produiront à Bab Makina, ce seront Adama Sidibe et Clément Janinet et leur « Concerto pour Sokou » (vièle monocorde d’Afrique de l’Ouest), puis les « Master Musicians of Jajouka » (et leurs fameuses flutes envoûtantes) qui ouvriront et clôtureront la journée à Jnan Jbil.
D’extases en méditations, de célébrations en transes…
Au cours de la semaine, c’est un programme éclectique qui transportera les festivaliers d’extases en méditations, de célébrations en transes, mettant en avant des artistes venus des quatre continents, avec trois rendez-vous quotidiens dans le théâtre de verdure de Jnan Jbil à 17, 21 et 23 heures.
C’est à partir du jeudi suivant, 22 mai, que la scène de Bab Makina accueillera de nouveau le grand public avec une autre création exceptionnelle dédiée à la musique andalouse célébrant les 44 ans de l’inscription de Fès au patrimoine immatériel universel de l’UNESCO avec la présence de 44 musiciens virtuoses réunis autour du maître Mohammed Briouel et du sheikh Ali Rebbahi. Un spectacle introduit par « l’Art de la Harpe Seperawa » l’après-midi et suivi par une « Nuit Soufie » dédiée au Malhoun, à Jnan Jbil.
Parmi les temps forts du second week-end, on notera à Bab Makina le « Poema des Cante Jondo » de Miguel Poveda (vendredi 23), la Grande Nuit des Griots de l’ancien Royaume Ashanti à l’Empire Mandingue » (samedi 24) et, dans les jardins de Jnan Jbil, notamment « L’Ensemble Hagash » d’Arménie, les « Chants et Poésie de Perse »…
Pour que la fête soit encore plus belle, des animations gratuites seront offertes à Bab Boujloud par la troupe « Africa Spirit » avec le « Zaouli de Manafla », danse de masques traditionnels de Côte d’Ivoire et le spectacle de rue « Les Echassiers.