Ces derniers mois, plusieurs femmes mulets ont trouvé la mort suite à des bousculades au niveau de Tarajal II au poste frontalier de Bab Sebta. Une situation qui a amené le Congrès espagnol à se pencher sur les conditions inhumaines de travail de ces femmes.
Chaque jour, elles sont des milliers de femmes à traverser les postes frontières de Sebta et de Mellilia pour acheter des marchandises exonérées d’impôts. Un commerce inhumain qui oblige ces femmes à transporter jusqu’à 80 kilos et de faire d’incessants allers-retours entre les conclaves espagnols et le nord du pays. Un commerce qui n’est pas dénué de danger, car souvent des bousculades surviennent au niveau du couloir de passage, provoquant chutes et blessures mortelles.
Dans des draps, à l’aide de scotch, ces femmes fixent sur leurs dos les ballots qu’elles vont devoir transporter de l’autre côté de la frontière au Maroc, sans que cela touche le sol. D’où leur surnom de femmes mulets.
C’est cette galère vécue par ces milliers de femmes qui a été évoqué au cours de débats au congrès espagnol. La Commission de l’intérieur, rapporte le quotidien L’Economiste, aurait demandé au Congrès d’engager « un dialogue avec le Maroc pour éviter les accidents tragiques et les décès au niveau des postes-frontières de Ceuta et Melilla ». Mais si le Podemos s’est montré favorable à ces initiatives, trois autres partis (PP, PSOE et Ciudadanos) ont opposé des arguments de refus.
A rappeler que ce trafic légal rapporte quelque 6 millions d’euros à l’Espagne chaque année dans ce territoire minuscule de 19 km2.