Le 10 août est la journée nationale des marocains résidant à l’étranger (MRE). Le Haut-Commissariat au Plan vient de publier quelques résultats relatifs à l’enquête réalisée auprès des Marocains Résidant à l’Etranger dans la région de Tadla-Azilal.
Intitulée « Migration internationale au Maroc : Cas de la région de Tadla-Azilal », l’enquête démontrent que le chômage intervient en premier lieu comme cause principale de l’émigration pour 26% des émigrants, à égalité presque avec la faiblesse des revenus ou l’amélioration du niveau de vie (31%). Pour les plus jeunes, l’éducation est un motif suffisant pour quitter le pays (16%). Enfin, les raisons familiales et le regroupement familial, qui interviennent pour le cinquième de ces motifs, concernent surtout les femmes, dans plus de la moitié des cas.
Les émigrants vivant à l’étranger originaires de la région de Tadla-Azilal, sont en grande majorité des hommes (77%), aux âges mûrs; les 30-39 ans représentent 43%. Les plus jeunes (15-29 ans) sont 27% et les plus de 50 ans, moins de 9%. La totalité de ces émigrants de plus de 15 ans sont nés au Maroc et jouissaient de la nationalité marocaine à la naissance. Ils sont essentiellement des ruraux à hauteur des deux-tiers environ (61%).
Les Marocains sont partout
Mais par-delà la diversité des destinations allant du Japon au Canada, du Sénégal à la Russie, deux pays s’imposent comme pôles d’attraction des émigrants de la région de Tadla-Azilal: l’Espagne (48%) et l’Italie (32%). La France, n’arrive qu’en troisième position : 11%. Les émigrants des générations anciennes, âgés de plus de 60 ans, sont surtout allés en France et marginalement en Espagne et en Italie, à l’opposé des plus jeunes (moins de 40 ans), qui se sont orientés vers ces deux pays. Parmi les émigrants qui ont quitté leur région depuis l’an 2000, les trois-quarts, étaient des agriculteurs, exploitants ou ouvriers agricoles, suivis des artisans, ouvriers qualifiés et manœuvres ;
Les professions supérieures et mêmes les cadres moyens sont rarissimes chez les partants. 27% des émigrants n’ont pas déclaré d’activité exercée durant les 3 mois précédant leur émigration, une proportion plus élevée chez les plus âgés.
Des MRE multilingues
Les émigrants actuels ont cherché à s’intégrer grâce à l’acquisition de la langue du pays-hôte. Outre, leurs deux langues nationales, l’arabe dialectal et l’amazigh, ils sont devenus multilingues avec l’espagnol (41%), l’italien (31%) ou le français (12%). Les plus âgés se sont moins pénétrés de la langue étrangère (14%). Les jeunes émigrants, plus instruits et avec des projets affirmés d’installation ont acquis les langues étrangères plus aisément
Par ailleurs, les transferts des MRE de la région du Tadla Azilal ne sont pas à sens unique : du pays de destination vers le pays de départ. Dans l’écrasante majorité des cas, ces transferts sont inférieurs à 10 000 dirhams. Mais pour un cinquième des émigrants, ils étaient évalués à plus de 10 000 dirhams. La proportion des émigrants actuels qui transfèrent est faible aussi bien chez les jeunes de 15-29 ans (29%) que chez les plus âgés de 60 ans et plus (31%).
6% d’émigrants actuellement à l’étranger ont procédé à des investissements, dont 71% au Maroc, le reste sur place. Pour les investisseurs au Maroc, souvent les émigrants les plus âgés, c’est l’immobilier, de très loin, qui a la cote et les secteurs productifs comme l’agriculture ou l’industrie sont délaissés. D’autres, un tiers environ, avancent comme raisons pour ne pas investir, l’état de santé, l’inexpérience, la lourdeur des démarches administratives ou l’étroitesse du marché.