Après Osaka et Tokyo, où il a dénoncé, à travers son exposition “Jihad al-nikah“, ce terrible phénomène apparu en Syrie, l’artiste plasticien Mostapha Romli est invité par la célèbre fondation Building Bridges de Los Angeles pour y présenter son exposition “20-21“, en référence aux deux articles de Moudawana permettant de déroger à l’interdiction du mariage des mineurs.
L’exposition “20-21“ de Mostapha Romli se réfère en effet directement aux deux articles de la Moudawana permettant de déroger à l’interdiction du mariage des mineurs. Cela s’est soldé, entre 2004 et 2014, par la célébration de plus de 102 000 unions de jeunes filles en dessous de l’âge légal.
Des oeuvres coup de poing qui, comme toujours avec Mostapha Romli, partent d’une prise de vue photographique, ici le portrait, réalisé à l’époque coloniale, d’une jeune marocaine au regard vide, insoutenablement triste et mélancolique. Passé à travers un processus de transformation, de manipulation, d’estompage parfois, qui lui fait perdre son identité de “témoin d’une réalité”, il devient une base du travail, comme le serait une toile ou une feuille blanche, mais une toile déjà chargée d’un passé, d’une histoire matérialisée par une empreinte, point de jonction de la mémoire, du présent et de l’avenir.
Et c’est avec cette base chargée émotionnellement que Mostapha Romli interroge, sans concession l’actualité.
L’exposition, qui se poursuit jusqu’au 20 juillet, témoigne de la reconnaissance internationale de Mostapha Romli. Très présent en Espagne et en Allemagne, il fut, faut-il le rappeler, le premier artiste plasticien marocain à exposer en SOLO SHOWS dans deux villes majeures du Japon.