Bâmiyân, Khorsabad, Palmyre, la Mosquée des Omeyyades de Damas et le Krak des Chevaliers. Des pièces uniques, Statue masculine funéraire, bronze du lion couché rugissant, Bassin gravé et incrusté d’argent et de cuivre, relevé de mosaïques de la Mosquée des Ommeyades : l’exposition « Sites éternels, de Bâmiyân à Palmyre, voyage au cœur des sites du patrimoine universel » est splendide et l’endroit où elle est exposée, l’est encore plus. C’est aux portes de Rabat, capitale des lumières, et sur les rives du Bouregreg.
Pour cet évènement inédit organisé par la Direction des Archives Royales de concert avec le musée du Louvre et la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, et avec le soutien de l’UNESCO, les oeuvres exposées sont issues des divers collections du musée du Louvre. « La manifestation vise à sensibiliser le public à la notion de patrimoine en danger par l’évocation de sites emblématiques et aux déprédations qui menacent le patrimoine universel, en particulier en temps de conflit » expliquent les organisaeurs.Elle permet de découvrir ou redécouvrir les splendeurs de grands sites archéologiques situés aujourd’hui dans des zones lourdes de risque . « Bâmiyân, Khorsabad, Palmyre, la Mosquée des Omeyyades de Damas et le Krak des Chevaliers, sites du patrimoine universel particulièrement menacés par les conflits en Afghanistan et au Moyen Orient. Selon l’UNESCO, pour la seule Syrie, les six sites du patrimoine mondial ainsi que d’innombrables autres sites culturels et archéologiques ont été endommagés ou pillés, voire détruits à différents degrés » continuent les organisateurs .
Eclats de Mémoire
A l’entrée et pour donner une couleur marocaine à cette exposition, des sites millénaires marocains, tels que N’Khila (région de Rabat), Volubilis, Banassa et la mosquée el-Qaraouiyyne sont présentés pour accueillir les quatre sites du patrimoine universel précités, pour inviter le public à revisiter dans deux espaces différents les mêmes époques et pour témoigner de l’ancienneté de l’Etat marocain, de sa pérennité et de sa pratique d’un Islam modéré.
Palmyre de nouveau libre!
Le parcours de l’exposition se poursuit dans une salle où est projeté un film-documentaire, (que le visiteur peut suivre tout en déambulant), relatant les quatre sites présentés dans l’espace universel sont importants pour quatre civilisations différentes. Khorsabad, ville de la Haute-Antiquité fondée par le roi Sargon II (713-706 av. J.-C.) dans la province de Ninive, fût l’une des capitales du grand empire néo-assyrien qui réussit à dominer la plus grande partie du Proche-Orient dans la première moitié du Ier millénaire avant notre ère ; Palmyre, au cœur du désert, à mi-chemin entre la côte méditerranéenne et l’Euphrate, ancien relais caravanier dont on a surtout retenu la splendeur à l’époque romaine mais dont l’existence remonte au IIe millénaire avant notre ère ; la Grande Mosquée, édifiée au cœur de Damas par la dynastie des Omeyyades (661-750), est l’un des plus anciens chefs-d’œuvre de l’architecture islamique ; le Krak des Chevaliers, château fort situé dans l’ouest de la Syrie, est l’un des châteaux les plus prestigieux et les mieux conservés de l’époque des croisades.
Un patrimoine universel pour une paix durable
Ainsi, l’exposition offre-t-elle l’occasion d’adopter les mesures qui s’imposent pour une saine préservation de ce patrimoine universel, héritage commun de l’humanité, d’adresser un appel aux autres pays afin d’adhérer aux objectifs et à la philosophie de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit qui en visant la protection du patrimoine, pose les jalons de la construction d’une paix durable. La manifestation constitue, en outre, l’un des moyens pour repenser notre patrimoine national et éclairer nos jeunes générations afin de les prémunir contre tout égarement.
Ce beau « voyage au cœur des sites du patrimoine universel » qui se termine vendredi prochain à Rabat mérite vraiment le déplacement .Et bonne nouvelle, cette manifestation continuera de voyager à travers d’autres villes du Royaume.