Violence du genre : la violence psychologique en tête de liste ! (Interview) 1/2

Lors de la conférence de presse organisée en marge de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la Fédération des ligues des droits des femmes, et le réseau- Injad-LDDF ont présenté le rapport sur les violences en 2017 qui retrace le travail d’une année de documentation sur les violences faites aux femmes. Nabila Jallal du réseau Injad répond à nos questions sur ce rapport aux chiffres alarmants. Entretien

 

Parlons chiffres, les violences contres les femmes et filles sont toujours alarmants ?
Oui les chiffres sont alarmants. Le Réseau « Femmes solidaires » et le Réseau « LDDF-INJAD » contre la violence du genre, ont reçu durant l’année 2017, 2311 femmes et ont enregistré 10559 cas de violence et 1268 autres cas portés devant la justice, par ailleurs 206 femmes et 214 enfants ont bénéficié des services des 3 centres d’hébergement du réseau.

Selon le rapport, la violence psychologique est à la tête des problèmes présentés ?
La violence psychologique a été présentée comme le plus grand pourcentage des formes de violence qu’ont subi les femmes accueillies par les centres avec 4978 actes ce qui a représenté 47,14% et cela revient à la cause principale et fondamentale qui est considérée comme violence accompagnant les autres formes de violence, et plus spécifiquement la violence corporelle et sexuelle. Mais dans presque tous les cas, en plus des cas sujets à la violence psychologique, comme violence proprement dite. Quant à la violence économique et sociale, 2621 actes de violence déclarés  par les bénéficiaires du réseau, ce qui représente 24,82% .Vient en troisième position la violence corporelle avec un pourcentage de 16,32%, puisque 1724 cas de ce type de violence. La violence juridique représente (6,02%) de l’ensemble des actes de violence subis par les femmes, soit 636 cas de violence juridique.

L’espace public et privé, des lieux hostiles pour les femmes?

Alors que la violence sexuelle, son pourcentage est arrivé à 5,68% soit 600 actes de violence sexuels subis par les femmes qui ce sont présentés aux différents centres du réseau. Malgré que ce pourcentage ne montre pas l’ampleur du phénomène relatif à ce type de violence (violence sexuelle), ce taux faible des déclarations peut s’expliquer par la considération de ce type de violence, soit dans l’espace publique ou dans l’espace privé, comme  un tabou dans la société marocaine comme le montre le contexte socio-culturel de notre société qui pousse la femme à supporter la responsabilité de ce qu’elle subit, comme le viol ou le harcèlement sexuel, sans oublier la difficulté des preuves de la violence en plus de l’accès à la justice.

Le rapport cite aussi le viol conjugal qui existe mais  qui est toujours un tabou ?
En effet, à coté des actes de violence sexuels, le viol conjugal, non déclaré et non reconnu (malgré son existence effective  en tant qu’acte parmi les actes de violence sexuels) dans la culture d’une société non tolérante et patriarcale qui considère que satisfaire les besoins et les caprices sexuels du mari quelque soit leurs nature un devoir de la femme/épouse sans aucun respect pour sa dignité et son humanisme.

Demain 
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