Le 8 mars, revendiquons les droits des femmes

Depuis l’officialisation de la journée internationale des droits de la femme par les Nations-Unies en 1977, chaque pays est invité à célébrer ses femmes le 8 mars. Mais à l’instar de beaucoup d’évènements, la journée du 8 mars est assimilée plus à une fête commerciale qu’à une journée marquant les années de lutte pour légalité des droits entre les deux sexes, une journée pour se remettre en question, évaluer les acquis et identifier les nouveaux champs de bataille… Honorer la femme pendant sa journée n’a rien de répréhensible en soi, mais la signification profonde de cette journée ne doit jamais être occultée.

 

Le classement du Maroc dans les différents rapports annuels traduit certes des avancées, mais beaucoup reste à faire tant au niveau de l’accès aux sphères politiques ou économiques. Pourtant, le Maroc est l’un des pays de la région qui a réalisé le plus de progrès en matière de droits des femmes. À cet égard, nous pouvons citer les nombreuses réformes et améliorations sur le plan des lois en matière de lutte contre la discrimination basée sur le genre (code de la famille, code pénal, code du travail, et tout récemment la loi contre les violences faites aux femmes).

Alors qu’elles peuvent se vanter des avancées remarquables enregistrées ces dernières années, les Marocaines ont encore fort à faire pour faire valoir leur droit à l’égalité. Les femmes ont certes investi de manière progressive le marché du travail, travaillant aux côtés de l’homme dans le même élan pour le progrès et le développement, mais les inégalités professionnelles persistent : écarts salariaux, sous-représentation des femmes dans certaines professions et accès difficile aux postes de responsabilité. Le plafond de verre, empêchant les compétences féminines d’émerger, est malheureusement toujours une réalité.

L’investissement dans l’éducation des femmes et la prise de conscience de ses dernières de leurs droits ont contribué à dessiner les contours d’une société plus égalitaire. Toutefois, si la parité est inscrite dans la Loi Fondamentale, il n’en demeure pas moins que certaines dispositions en faveur des femmes ne sont toujours pas appliquées. La réforme de certains articles de la Moudawana, en déphasage avec la réalité d’aujourd’hui, est aussi à l’ordre du jour. Les obstacles qui se dressent devant l’égalité des sexes, en raison de la mauvaise ou de la non application des lois donnent toute sa légitimité et sa symbolique à cette célébration, “Tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas atteinte, nous aurons besoin de la célébrer.“

 

 

 

 

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