Être marocaine ça s’hérite, ça se mérite et ça se respecte… Reconnue pour sa bravoure, son courage, sa patience, sa tendresse, son sourire, sa beauté, la Marocaine a surmonté bien des difficultés depuis sa venue au monde. Jugez-en…
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À la naissance
Une fois que tu pointes le bout de ton nez, et même avant, tu es le centre de conflits dans ta famille, entre ton père et ta mère, ta mère et ta grand-mère, ton père et ta tante… Ils se battent pour célébrer ton arrivée, ils se battent pour le buffet à la clinique, ils se battent pour le mouton qui sera sacrifié pour toi, ils se battent pour le prénom que tu porteras, ils se battent pour te percer les oreilles, ils se battent pour choisir ton alimentation… bref, dès ton arrivée tu es mise dans le bain de la smala où amour rime avec conflit et où joie rime avec cris.
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À l’école
Dès ton arrivée à l’école, tu as compris que tes camarades étaient des versions miniatures des ‘’psychopathes’’ que tu appelles «membres de ta famille». Dans ta classe tu as subi la princesse pourrie gâtée qui te jalousait, tu as subi les provocations du « fils de » qui te prenait de haut, tu as subi les autres gamins qui te traitaient de « kilimini » parce que tu étais trop polie, tu as subi ceux qui te méprisaient parce que tu ne portais pas des baskets à 2000 balles… Tu as fait avec ce joyeux melting pot d’enfants ou adolescents souffrant de pathologies aussi variées que leur pédigrée.
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Dans le couple
Parce qu’avant d’être en couple, tu as du affronter plusieurs modèles d’homo-pas-encore-tout-à-fait-sapiens. Tu as eu droit à toutes sortes de traitement : celui qui voulait t’épouser avant de t’avoir vue, celui qui voulait savoir ton salaire au premier RDV, celui qui a voulu gérer ta vie avec la rigueur d’un daeCHIEN, celui qui avait un trop bon pédigrée pour toi, celui qui complexait du tien, celui qui te voulait pour tes talents de femme de ménage, celui qui exigeait que tu quittes ton travail. Et quand tu as trouvé le « bon », ton calvaire ne s’arrête pas là. Parce qu’à moins qu’il ne soit coupé de l’arbre (expression locale oblige), un chéri ça ne vient pas seul. Avec lui, tu dois gérer sa mère, sa grand-mère, ses ex, les filles de basses mœurs qui veulent te le piquer au resto et parfois même sa sœur qui restera vieille fille tant elle ne pourra jamais aimer un autre que lui.
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Dans la rue
Dans la rue, la hantise te prend avant même d’avoir posé le pied sur les trottoirs scabreux. Les trottoirs comme les routes d’ailleurs ressemblent aux conséquences de Tchernobyl ou Hiroshima. Bon, avec le temps et les mauvaises expériences, tu as développé des réflexes d’équilibriste qui te permettent de t’en sortir. Tu as aussi fait une croix sur tes talons 13 cm. Mais… tu as aussi fait une croix sur tes jupes, tes robes, tes shorts, tes décolletés. La rue ne t’agresse pas uniquement par son état délabré ou sale, ce sont les protagonistes que tu y croises qui en font tout le danger. Du vieux libidineux qui squatte les terrasses de café, aux jeunes du quartier qui surveillent tes moindre faits et gestes, en passant pas la mamie qui te juge d’un regard réprobateurs, tu es sujette à toutes les frustrations.
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En voyage
Que tu ailles vivre à l’étranger ou que tu t’offre des vacances, ton statut de femme marocaine te collera à la peau avec comme preuve ultime ton passeport vert. En Europe, tu es associée aux MRE voire aux clandestins, choisis ton camps : plutôt racaille ou plutôt racaille ? Dans certains pays arabes, tu seras considérée comme la dernière des péripatéticienne. Il te reste l’Asie là où on pensera que tu viens de Monaco, parce que Morocco personne ne connaît. Où les Etats-Unis… quoiqu’il faudra prouver que tu ne portes pas de ceinture d’explosifs. Mais à part ces petits tracas, en voyage tu es plutôt heureuse. C’est vrai tu te débrouilles très bien en langues étrangères et c’est pour toi l’occasion de porter fièrement ton micro short longtemps mis en quarantaine.