Une initiative inédite est lancée ce 10 novembre par le collectif #Masaktach qui a distribué des sifflets aux femmes les incitant à siffler pour dénoncer le harcèlement de rue. La campagne initiée sous le hashtag #Ila_dsser_seffri est menée à Casablanca, Rabat, Marrakech et dans d’autres villes.
Contre le harcèlement de rue et son impunité, le collectif de défense contre les violences à l’égard des femmes, #Masaktach (je ne me tais pas) a trouvé la parade. Donner des sifflets aux femmes pour qu’elles fassent du bruit dès qu’elles se sentent importunées ou menacées par des hommes dans l’espace public. Cette initiative qui a été lancée ce 10 novembre dans certaines villes du royaume par le mouvement #Masaktach , constitué au lendemain de l’agression, le viol et la torture de Khadija, sous le hashtag « #Ila_dsser_seffri » (s’il te manque de respect, siffle).
« Cette action vise tout d’abord l’appropriation de la rue par les femmes à travers l’adoption d’une nouvelle attitude », assurent ses initiatrices. En effet, pour ne pas être importunées, les femmes ont l’habitude de raser les murs, de marcher tête baissée, et de faire le moins de bruit possible. En se munissant de sifflets, les femmes feront du bruit et attireront l’opinion publique sur la fréquence de ces actes qui restent jusqu’à présent impunis.
Pour mémoire, des actions similaires ont vu le jour dans d’autres pays, comme le Mexique en 2016 où plus de 15 000 sifflets ont été distribués par la mairie de la capitale pour permettre aux femmes de dénoncer leurs agresseurs ou encore en Inde où plus de 60 bus ont été équipés de sifflets déposés sur les sièges afin de permettre aux femmes de siffler et d’avertir les autorités en cas d’abus et de harcèlement.
Le collectif qui s’appuie sur les réseaux sociaux pour mener ses actions de sensibilisation compte à son actif une autre action , à savoir #Machi_b_sif (pas de manière forcée)) après l’assassinat à Meknès début octobre d’Oumaima, une jeune étudiante de 20 lardée de 20 coups de couteau par un camarade de classe qui n’a pas admis son refus de l’épouser. On lui doit également l’interdiction des ondes de la radio des chansons de Saad Lmjerred, accusé en France de viol et écroué.
Le collectif Masaktach compte poursuivre ses actions sur le terrain pour dénoncer toutes les formes de violences à l’encontre des femmes.