La cérémonie de remise des prix du Mobile Festival Film Africa 2023 aura lieu le 8 juin au cinéma Renaissance de Rabat. Avec 12 films sélectionnés,le Maroc est le pays avec la plus grande participation et aussi le plus représenté en compétition. Deux films ont retenu l’attention de notre webzine qui a posé 3 questions aux deux candidats sélectionnés. Il s’agit de Vanessa Pellegrin pour son film « la vie en rose » et Ayoub ElAkalaii pour son film « Chimera ».
Bonjour Ayoub, pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Je suis un jeune cinéaste en herbe originaire de la ville de Tétouan.J’ai commencé à l’âge 23 ans en tant que cinéaste indépendant, producteur vidéo indépendant et créateur de contenu avec plus de 300 000 abonnés sur les plateformes sociales,
Mon histoire d’amour avec l’art du cinéma s’est épanouie à un âge remarquablement jeune, allumant un feu en moi qui brûle plus fort chaque jour qui passe. Avec une soif insatiable de connaissances, j’ai recherché avec diligence toutes les opportunités d’élargir ma compréhension et mon expertise dans ce métier captivant. Que ce soit par l’éducation formelle, l’expérience pratique ou la sagesse inestimable transmise par des professionnels chevronnés, je n’ai rien négligé dans ma quête de croissance et de maîtrise.
Pourquoi avoir choisi ce sujet ?et comment s’est passé le travail?
Ayant grandi dans la ville septentrionale de Tétouan, où l’on peut voir des aperçus de Gibraltar depuis le toit de sa maison, je me suis habitué à entendre des pairs et des amis parler de traverser de l’autre côté. Ils disent que l’herbe est plus verte de l’autre côté, et d’où je suis, étant donné la proximité, l’herbe de l’autre côté ne pourrait pas être plus verte. Bien que les histoires de corps qui s’échouent sur le rivage aient toujours été familières, la fréquence ne les a jamais rendues moins tristes ou moins dramatiques. Le 2 mai denier,l’Atlantique a rejeté 26 corps, dont deux jumeaux de 6 ans. J’ai choisi de raconter cette histoire parce que la question ne pouvait pas être plus urgente. Enfin, il y a des années, un de mes amis a tenté de traverser la Méditerranée dans le même tube gonflé qui a été utilisé pour tourner cette scène. Il a été la source d’inspiration pour moi pour raconter cette histoire.

Nous avons filmé pendant le mois sacré du Ramadan, ce qui était un peu difficile car nous jeûnions. De plus, nous n’avions pas l’autorisation de filmer, notamment pour les prises de vue en mer, car c’est une zone critique où se déroule le tournage. Cependant, les soldats ont été d’une gentillesse incroyable lorsqu’ils ont appris que nous tournions un court métrage pour un concours. En dehors de cela, le processus de tournage a duré quatre jours. J’ai décidé de capturer beaucoup de plans, dépeignant l’acteur comme un véritable immigré. Pendant la post-production, nous avons soigneusement sélectionné les plans parfaits pour transmettre l’histoire dans un délai d’une minute.
Quels sont vos projets si vous gagnez le prix?
Gagner ce prix m’offrirait des opportunités inestimables pour produire un film traitant des expériences des Africains subsahariens résidant au Maroc, un sujet qui m’intrigue profondément. J’ai quelques idées inspirées d’histoires vraies que j’ai hâte de donner vie. À travers ces films, je vise à faire la lumière sur les défis, les triomphes et les parcours uniques des individus au sein de cette communauté. Gagner le prix me permettrait non seulement de donner une voix à leurs histoires, mais aussi de contribuer à une compréhension et une empathie plus larges envers leurs expériences. Je suis vraiment reconnaissant de la possibilité de réaliser ces projets et de l’impact qu’ils pourraient avoir sur la sensibilisation et la promotion du dialogue sur cette question importante.
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