La chaleur est un tueur silencieux qui menace la santé et la vie de plus en plus de travailleurs dans toutes les régions du monde, affirme un nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) .
Les nouvelles données de ce rapport intitulé Heat at work: Implications for safety and health (La chaleur au travail : Implications pour la sécurité et la santé) révèlent que les régions qui n’étaient pas habituées à des chaleurs extrêmes seront confrontées à des risques accrus, tandis que les travailleurs des climats déjà chauds seront confrontés à des conditions de plus en plus dangereuses.
Un tueur invisible
Le stress thermique est un tueur invisible et silencieux qui peut rapidement provoquer une maladie, un coup de chaleur ou même la mort. Avec le temps, il peut également entraîner de graves problèmes cardiaques, pulmonaires et rénaux chez les travailleurs, souligne l’étude. Le rapport indique que les travailleurs d’Afrique, des États arabes et d’Asie-Pacifique sont le plus souvent exposés à une chaleur excessive.
Selon le rapport, c’est en Europe et en Asie centrale que les conditions de travail évoluent le plus rapidement. Entre 2000 et 2020, cette région a enregistré la plus forte augmentation de l’exposition à la chaleur excessive. Parallèlement, les Amériques et l’Europe et l’Asie centrale enregistrent la plus forte hausse des accidents du travail dus au stress thermique depuis l’an 2000, avec des augmentations respectives de 33,3 % et 16,4 %. Cela est peut-être dû à des températures plus élevées dans des régions où les travailleurs ne sont pas habitués à la chaleur, note le rapport.
Mesures législatives
L’amélioration des mesures de sécurité et de santé pour prévenir les blessures dues à la chaleur excessive sur le lieu de travail pourrait permettre d’économiser jusqu’à 361 milliards de dollars dans le monde – en perte de revenus et en frais de traitement médical – alors que la crise du stress thermique s’accélère, affectant différemment les régions du monde, souligne l’étude.
Les estimations de l’OIT montrent que les économies à faibles et moyens revenus, en particulier, sont les plus touchées, car les coûts des blessures dues à une chaleur excessive sur le lieu de travail peuvent atteindre environ 1,5 pour cent du PIB national.