Bien que le Maroc a ratifié en 2001 la Convention n° 182 de l’OIT relative à « l’interdiction des pires formes de travail des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination », le travail des enfants existe et persiste.
Aujourd’hui, l’analyse des nouvelles données de l’Enquête Nationale sur l’Emploi révèle, en 2017, 162.000 enfants font un travail dangereux. Le « travail dangereux » pour les enfants est définit comme étant « le travail qui, par sa nature et les circonstances dans lesquelles il est effectué, est susceptible de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité des enfants ».Il s’agit notamment de tous les travaux effectués par les enfants dans les mines, les champs, les usines ou leurs propres familles, susceptibles de les exposer à des risques physiques ou psychologiques,
Au Maroc sur les 7.049.000 enfants âgés de 7 à 17 ans, « 247.000 exercent un travail. Parmi ces derniers, 162.000 leur travail revêt un caractère dangereux, ce qui correspond à un taux d’incidence de 2,3%. Les enfants astreints à ce type de travail sont à 76,3% ruraux, 81% masculins et à 73% âgés de 15 à 17 ans ».
31.000 filles exercent un travail dangereux
En milieu urbain, Ils sont au nombre de 38.000 constituant 85,6% des enfants au travail dans les villes (45.000 enfants) et 1% de l’ensemble des enfants citadins (4.026.000 enfants). Dans le cas des ruraux, ces proportions sont respectivement de 124.000, 61,4% (202.000 enfants) et 4% (3.023.000 enfants).
Parmi les enfants de sexe masculin, un nombre de 132.000 exercent un travail dangereux, « 74,3% des garçons au travail et 3,7% de l’ensemble des garçons âgés de 7 à 17 ans respectivement. C’est le cas de 31.000 filles, et respectivement 44,2% et 1% des enfants de même sexe. Par ailleurs, 10,6% des enfants exerçant un travail dangereux sont en cours de scolarisation, 81,4% ont quitté l’école et 8% ne l’ont jamais fréquentée ».
Une campagne « Génération :Sécurité et santé »
Quatre régions du Royaume abritent 70% des enfants astreints à ce type de travail. « La région de Casablanca-Settat vient en tête avec 25,3%, suivie de Marrakech-Safi (20,3%), puis Rabat-Salé-Kénitra (12,7%) et enfin la région de Fès-Meknès avec 11,7% ». Le travail dangereux reste concentré dans certains secteurs économiques et diffère selon le milieu de résidence. Six secteurs sont particulièrement concernés par le travail des enfants « le secteur des BTP avec 92%, suivi de l’ »industrie y compris l’artisanat » (83,7%), les « services » (82,4%) et l’ »agriculture, forêt et pêche » (58,6%) ».
Cette année, et en vue de mettre en relief l’importance de la relation entre l’abolition du travail des enfants , la Journée mondiale contre le travail des enfants et la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail se sont associées dans une campagne commune sous le thème «Génération :Sécurité et santé .Cette campagne s’inscrit, par ailleurs, dans le cadre de la promotion des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’objectif 8 visant, en particulier, l’élimination du travail des enfants sous toutes ses formes d’ici 2025 et la promotion de la sécurité et de la santé au travail pour tous les travailleurs d’ici 2030.
