Les femmes marocaines continuent de subir des abus et des violences les plus bestiales souvent d’un père, d’un mari, d’un frère ou d’un ex-conjoint. Le premier rapport annuel relatif à la violence faite aux femmes 2015 a révélé que les taux de la violence physique demeurent les plus élevés par rapport aux autres formes de violence et que les femmes âgées entre 18 et 45 ans sont les plus vulnérables à la violence sous toutes ses formes.
Violées, violentées, brulées, agressées, harcelées, humiliées, séquestrées, tuées et… la liste est longue. Dans l’espace public, dans l’espace familial, au foyer conjugal, lieux du travail et souvent dans l’indifférence totale des passants ou des témoins sur place. A la lecture de ce rapport de choc sur le traitement cruel, inhumain et dégradant que subissent les femmes on ne peut qu’être révolté. Ces chiffres et statistiques sont donnés par l’Observatoire National de la Violence à l’égard des Femmes. L’observatoire s’est basé sur les données collectées auprès du ministère de la justice, des services de police et de gendarmerie ou auprès des hôpitaux .Voici les principaux points à retenir :
Les agressions sexuelles constituent près de 9% des cas de violence enregistrés par les services du ministère de la justice. Les hôpitaux ont pris en charge en 2014, 794 femmes victimes de viol ou autres types de violences sexuelles. Près de 65 % d’entre elles sont des citadines et 61,6% de ces femmes ont moins de 30 ans. Quant au profil de ces femmes violentées, elles sont en premier lieu sans emploi, des employées et des salariées du secteur informel. Et si près des deux tiers des viols sont perpétrés dans les espaces publics, 11,5% des cas recensés par les services de police ont eu lieu dans le foyer conjugal.
Ne plus regarder de l’autre côté
A noter que le cas des femmes violentées qui ne s’adressent pas aux autorités est beaucoup plus important. Sans oublier les femmes du rural qui n’ont pas accès aux hôpitaux et du coup restent hors des données recensées. Les femmes mariées agressées physiquement sont en tête de liste. Leur nombre a atteint 7.962 cas en 2014 contre 3.444 pour les célibataires, soit plus du double.
Près de 15% des agressions subies par les femmes se sont traduites par une invalidité de plus de 20 jours et près de la moitié se sont soldées par une invalidité de moins de 20 jours. Les hôpitaux ont pris en charge 8.675 cas en 2013 et 12. 218 en 2014.Sur les deux années, le nombre d homicides volontaires a connu une hausse de 10% soit 55 cas. Si 88% des femmes sont battues par les hommes, elles restent confronter à d’autres formes de violence notamment psychologiques, économiques, et sociales plus insidieuses et aussi douloureuses.
Devant l’ampleur de ce phénomène social violent, reste aux femmes victimes de violence machiste de ne pas rester silencieuses face aux comportements menaçants ou violents d’un père, d’un mari, d’un frère, d’un ex-conjoint ou d’un voisin et ne jamais hésiter à porter plainte auprès des forces de l’ordre et à tous les citoyens qui sont témoins d’actes barbares envers les femmes, surtout « ne pas regarder de l’autre côté. »