Asma Lamrabet a démissionné de son poste de directrice du Centre d’études féminines en Islam au sein de la Rabita Mohammadia. Elle a aussitôt été remplacée par Farida Zomorod, professeure maître-assistant à Dar al-Hadith al-Hassania.
Réputée pour ses positions avant-gardistes, sa vision réformiste et son interprétation moderniste du Coran, Asma Lamrabet a finalement quitté son poste à la tête de la Rabita Mohammadia des Oulémas du Maroc, poste qu’elle occupe depuis 2011.
Particulièrement engagée dans la réflexion sur la question des femmes dans l’islam, elle a publié des articles qui explorent les questions controversées, telles que les mariages interreligieux, l’héritage et la réforme religieuse, dans un contexte musulman. Elle fait également partie de ce qu’il est convenu d’appeler la troisième voie, un courant très minoritaire qui estime que les textes peuvent être soumis à la raison critique, sans pour autant les désacraliser. « Je suis une femme croyante, et il n’y a aucune incompatibilité entre la critique de la tradition et le fait d’être dans la foi musulmane », avait-elle notamment souligné lors d’une conférence donnée à la Fondation Attijariwafa bank en juin de l’année dernière lors de la sortie de son dernier ouvrage : « Islam et femmes, les questions qui fâchent ».
La dernière sortie médiatique d’Asma Lamrabet date de vendredi dernier où elle avait pris part à un débat sur l’égalité entre hommes et femmes dans l’héritage, qui est, assure-t-elle sourates à l’appui, est l’une des finalités de l’islam.
Parmi les publications d’Asma Lamrabet, il y a notamment : Femmes-Islam-Occident : chemins vers l’universel, et Femmes et hommes dans le Coran : quelle égalité ? Aisha, épouse du Prophète ou l’Islam au féminin; Le Coran et les femmes: Une lecture de libération et « Islam et femmes, les questions qui fâchent ».
À noter que la Rabita Mohammédia des Oulémas s’est empressée dès le lendemain de publier un communiqué annonçant avoir confié à Farida Zomrod la gestion du Centre d’études et de recherche féminine en islam, « dans la droite ligne de préservation des constantes religieuses et l’accomplissement des devoirs de la recherche scientifique fondée sur les enseignements des textes religieux ».
